Accord de Paris: Mobilisation pour faire pression sur Donald Trump

MONDE - Elon Musk, Mitt Romney et d'autres appellent le président américain à honorer l'engagement de Barack Obama...

Comme dans un épisode de The Apprentice, Donald Trump fait durer le suspense. Alors qu’il aurait finalement décidé, selon le New York Times, de quitter l’accord de Paris sur le climat, le président américain a répété sur Twitter, mercredi, qu’il annoncerait sa décision « dans les prochains jours ». Un revirement de dernière minute n’est toutefois pas exclu, comme il l’a fait pour l’accord commercial Aléna (Nafta), récemment. En attendant, de nombreuses voix se sont exprimées pour tenter de le convaincre de ne pas revenir sur l’accord.

I will be announcing my decision on the Paris Accord over the next few days. MAKE AMERICA GREAT AGAIN!— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) May 31, 2017

Elon Musk menace de claquer la porte

Le monde des affaires s’est, dans sa grande majorité, prononcé pour un maintien au sein de l’accord de Paris. Une douzaine de grands groupes, parmi lesquels le pétrolier ExxonMobil, le géant de l’agrochimie DuPont, ou encore Google, Intel ou Microsoft, ont pressé Donald Trump de ne pas en sortir.

Elon Musk indique qu’il a fait « tout [son] possible pour conseiller au président de rester dans l’accord ». Et si les Etats-Unis claquent la porte ? « Je n’aurai pas d’autre choix que de quitter » le forum de conseil économique de la Maison Blanche, répond le patron de Tesla.

Will have no choice but to depart councils in that case— Elon Musk (@elonmusk) May 31, 2017

Mitt Romney s’en mêle

L’engagement de Musk, qui a potentiellement beaucoup à gagner avec ses voitures électriques, n’est pas surprenant. En revanche, on ne peut pas vraiment accuser Mitt Romney d’opportunisme. L’ancien candidat républicain à la présidentielle le dit haut et fort sur Twitter : « Confirmer l’accord de Paris n’est pas qu’une histoire de climat : il s’agit aussi de confirmer la position de leader mondial de l’Amérique. »

Il fait ici écho aux attaques d’Angela Merkel, qui a jugé « quasiment révolue » l’époque où l’Europe « pouvait compter » sur les Etats-Unis, estimant que les pays européens devaient « prendre leur destin en main ».

Guerre interne à la Maison Blanche

Au sein de la Maison Blanche, le New York Times et Politico décrivent des intrigues de palais. Selon les médias américains, deux factions s’affrontent. D’un côté, les modérés (sa fille, Ivanka, son gendre, Jared Kushner, le secrétaire d’Etat, Rex Tillerson, et le conseiller économique Gary Cohn), militent pour rester dans l’accord. De l’autre, les populistes (le conseiller Stephen Bannon et le patron de l’agence pour l’Environnement, Scott Pruitt) sont favorables à un retrait en ligne avec la doctrine climatosceptique « America First » de Donald Trump pendant sa campagne. Quoi qu’il arrive, l’Union européenne et la Chine réaffirmeront, lors d’un sommet commun à Bruxelles, leur soutien à ce texte.

Alors que la guerre est surtout politique, d’autres résistent par des voies détournées. Mercredi, le projet Holoscenes a installé son aquarium de 12 tonnes, dans lequel des nageurs virevoltent, en plein Times Square. La résistance n’a pas dit son dernier mot.

20 minutes
Le 1er juin 2017

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