Comme nous l’annoncions dans un dossier précédent, le présumé détournement  des 200 milliards de francs guinéens par Zenab Dramé, actuelle ministre de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle, de l’emploi et du travail n’a pas encore livré tous ses secrets. En effet ce scandale financier a connu une nouvelle tournure par l’implication du chef de l’Etat en personne, qui a ainsi pu sauver plus de 35 milliards, montant qui était prêt à tomber dans l’escarcelle des fossoyeurs de notre économie.

Bien avant que cette affaire ne soit rendue publique, le président Alpha Condé était déjà au courant. Justement, c’est grâce à son implication personnelle avec le recoupement des différents intervenants de la chaîne qu’il a pu sauver les trente cinq milliard huit cent cinq sept millions quatre cent cinquante trois mille neuf cent vingt trois francs guinéens (35.857.453.923). Il vous souviendra que ce montant destiné à l’achat des équipements pour les écoles régionales d’art et métiers avait fait l’objet d’une dérogation (ERAM) suivant la demande No.258/METFPE/CAB/20 du 30 juillet 2020 adressé au minsitre du Budget en contournant la procédure pour échapper au contrôle du ministère du Plan et du développement économique, en l’occurrence la direction nationale des investissements puisque « l’achat des équipements » relève de ce département. Le paiement de cet argent a été effectué suivant le bon d’engagement No.2020-2101-164 du 10/08/2020.

Pour pouvoir détourner hors de tout soupçon, elle a attribué cette tunique du budget national à « l’achat d’autres produits spécifiques », alors qu’il s’agissait bien de l’achat des équipements supposément destinés aux ERAM.

Comment le président a réussi à sauver ce montant ?

Il est important de souligner tout d’abord qu’avant le début des campagnes électorales pour l’élection présidentielle du 18 octobre dernier, le président avait interdit toutes les sorties d’argent des régis financières.

En effet, de sources généralement très crédibles, le chef de l’Etat a écouté les parties, notamment, les ministres des Finances et du Budget, de l’Administration et  contrôle des grands projets, le gouverneur de la banque centrale de la république de Guinée et la direction générale de passation des marchés.
Les marchés passés de gré-à-gré, initialement répartis en 5 catégories ont été augmentés à 9 par la ministre et ses complices, sans associer ni les grands projets ni les marchés publics pour une somme aussi faramineuse qui était déjà virée au compte du ministère suivant l’ordre de virement numéro 2020-4691 en date du 28 octobre 2020. Ayant compris que cet autre montant n’est pas encore réparti entre les membres du réseau mafieux, il aurait ordonné à ce qu’il retourne au compte unique du trésor public. Ce qui a été fait sur insistance du président de la république. Une initiative hautement saluée par bon nombre de commis de l’Etat apparemment très remontés par l’abus dont certains cadres font des deniers publics.Aux dernières nouvelles, la ministre Zenab qui aurait dû démissionner pour faciliter l’enquête a porté plainte contre trois journalistes dont la faute aura été d’étaler cette affaire à la place publique conformément aux lois de la République. « Son action, en tant que telle, est une entrave à la justice puisque, à date, celle-ci s’étant saisi du dossier, ne s’est pas encore prononcée ; donc, le délit de dénonciations calomnieuses est loin d’être fondé », estiment des juristes avisés.
Sauf changement de dernière minute, sinon rendez-vous est donné au tribunal de première instance de Kaloum le 15 décembre 2020 dans cette affaire qui sera jugée devant tous les invités du chef de l’Etat et la presse internationale venus pour son investiture.

guineenews.org, Par Youssouf Boundou Sylla
Le 7 décembre 2020

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