Alors que le chef de l’Etat brigue un troisième mandat, ce dont l’opposition lui conteste le droit, des groupes ont érigé des barricades dans différents quartiers d’Abidjan.
Des manifestations sporadiques ont éclaté à Abidjan et dans ses environs, jeudi 13 août, pour protester contre la candidature à un troisième mandat du président ivoirien, Alassane Ouattara, ont constaté des journalistes de l’AFP. A l’appel de l’opposition et de la société civile, des groupes de manifestants ont érigé des barricades et brûlé des pneus dans différents quartiers de la mégapole de 5 millions de personnes. Les autorités avaient annoncé l’interdiction de ces manifestations, mercredi soir, dans un communiqué du ministre ivoirien de l’administration du territoire, Sidiki Diakité, lu à la télévision publique.

« Nous manifestons pour le départ du président Ouattara, parce que sa candidature viole la Constitution, nous ne voulons pas accepter un troisième mandat », a expliqué un manifestant, Hervé Séka, dans le quartier d’Anono. Dans le quartier populaire de Yopougon, des affrontements entre policiers et manifestants ont paralysé la circulation dans la zone du palais de justice. « Les voitures font demi-tour, de nombreux fonctionnaires n’ont pas pu se rendre au travail », a affirmé un habitant.

Des pancartes « ADO dégage ! »

A Port-Bouët, quartier balnéaire d’Abidjan, des dizaines de manifestants ont bloqué la voie principale, certains brandissant des pancartes affirmant « ADO dégage ! » en référence au président Alassane Dramane Ouattara. En revanche, dans le quartier chic de Cocody, où résident le chef de l’Etat et de nombreuses personnalités, les forces anti-émeute ont été déployées en grand nombre et ont maintenu le calme. Les policiers, qui procédaient à des fouilles corporelles sur les passants, ont toutefois interpellé un groupe de femmes chantant L’Abidjanaise, l’hymne national, drapeau ivoirien en main.

Le président Alassane Ouattara, 78 ans, élu en 2010 puis réélu en 2015, a annoncé qu’il allait se présenter à la présidentielle du 31 octobre pour un troisième mandat, ce dont l’opposition lui conteste le droit. L’ex-président Henri Konan Bédié a déclaré récemment qu’une candidature de M. Ouattara « serait illégale ». Agé de 86 ans, il est lui-même le candidat désigné du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principale formation d’opposition).

Le Monde avec AFP
Le 14 août 2020

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