L'opposition en Guinée a repris lundi ses manifestations pour réclamer une révision des résultats des élections locales du 4 février en organisant une journée "ville morte" à Conakry, après l'échec d'un dialogue avec le pouvoir.

L'opposition, qui avait manifesté en février et mars, avant d'accepter début avril de dialoguer avec le gouvernement du président Alpha Condé, remet la pression après avoir annoncé le 10 la suspension de ces pourparlers face au refus du pouvoir, selon elle, de trouver une solution au contentieux électoral.

Les deux mois de manifestations de l'après-scrutin, entachées de violences, avaient fait au moins une douzaine de morts.

Lundi, la circulation a été perturbée dans les communes de Matoto et Ratoma, les plus grandes agglomérations de la capitale, où des barricades ont été érigées, selon des correspondants de l'AFP.

Les marchés de Madina et de Bonfi, poumons économiques de la ville, tournaient au ralenti.

"Nous sommes ici pour surveiller nos magasins, qui sont souvent victimes de pillages des forces de l'ordre et des badauds, qui, en pareilles circonstances profitent au maximum", a expliqué un commerçant de Madina, Lamarana Diallo.

"Nous allons continuer à mettre des bâtons dans les roues de la majorité et gripper sa machine", a déclaré à l'AFP un responsable du principal parti d'opposition, l'UFDG, Alpha Mamadou Sané.

"La journée a été vraiment morte et ce n'est pas parce que les ministres et leurs adjoints ont ouvert leurs bureaux qu'on peut dire que l'administration a fonctionné", a-t-il ajouté, en estimant que, dans les administrations, "la secrétaire, le coursier, le planton, les techniciens et les cadres étaient tous absents".

L'opposition conteste la victoire aux élections locales du 4 février du parti au pouvoir, le RPG, face à l'UFDG de l'ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo, principal opposant au président Alpha Condé.

Selon l’opposition et les décomptes de la presse et des ONG de défense des droits l’homme, 94 opposants ont été tués en Guinée, en majorité par balle, au cours de manifestations politiques depuis avril 2011.

L'opposition affirme que 107 de ses militants, arrêtés en rapport avec les élections locales du 4 février, sont toujours emprisonnés dans différentes localités.

AFP
Le 14 mai 2018

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