L'homme d'affaires et diamantaire franco-israélien Beny Steinmetz sera jugé en janvier à Genève pour corruption et faux dans les titres dans une affaire de concession de mines en Guinée entre 2005 et 2010, a indiqué la justice genevoise. M. Steinmetz résidait et travaillait à Genève lorsque les faits qui lui sont reprochés se sont déroulés.

Le procès aurait dû avoir lieu en mars, mais a été repoussé à cause de la pandémie de Covid-19. Il "débutera le 11 janvier, pour se poursuivre jusqu'au 22 du même mois", ont indiqué à l'AFP les autorités judiciaires genevoises, qui ont ouvert la procédure en 2013 à l'encontre de M. Steinmetz et de deux autres personnes.

M. Steinmetz "rejette les accusations" à son égard et "sera présent", a déclaré son avocat, Marc Bonnant, interrogé par l'AFP.

Au terme d'une instruction qui a duré six ans, le parquet genevois a retenu, en août 2019, les infractions de "corruption d'agents publics étrangers et de faux dans les titres dans le contexte de l'attribution de licences minières en République de Guinée". Le Ministère public genevois reproche aux trois prévenus "d'avoir promis dès 2005, puis versé ou fait verser, des pots-de-vin" à l'une des épouses de l'ancien président guinéen Lansana Conté, Mamadie Touré, "en vue de faire évincer un concurrent puis de faire octroyer au Beny Steinmetz Group Resources (BSGR) des droits miniers dans la région de Simandou" (sud-est de la Guinée).

Les prévenus sont en outre accusés d'avoir fabriqué des faux contrats et des fausses factures pour dissimuler ces dessous de table. Selon l'acte d'accusation, les pots-de-vin versés s'élèveraient à environ dix millions de dollars (8,2 millions d'euros), et une partie aurait transité par des comptes en Suisse.

M. Bonnant a assuré que son client "n'a jamais versé un centime à Mme Mamadie Touré".

A la fin des années 2000, le gouvernement guinéen avait déchu le groupe anglo-australien Rio Tinto de l'exploitation d'un gisement de fer à Simandou au profit du groupe de l'homme d'affaires franco-israélien. Après l'accession à la présidence d'Alpha Condé en 2010, le gouvernement guinéen, disant suspecter des faits de corruption, avait annulé les droits de BSGR. Des années de bataille devant les tribunaux ont suivi.

 

Début 2019, M. Steinmetz et la Guinée ont annoncé un accord, le premier renonçant aux droits sur Simandou, la seconde abandonnant les poursuites pour corruption. Mais cet arrangement n'a pas mis fin aux poursuites engagées par le parquet genevois.

 

lorientlejour.com
Le 8 décembre 2002

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