Dans la localité de Kounban relevant de la préfecture de Kankan, Elhadj Saidou Diallo vient de perdre le fruit de plusieurs années de dur labeur. Des individus se sont attaqués à son bétail tuant plus de 200 bœufs avant d’incendier des cases.

Encore sous le choc, la victime, invitée vendredi dans les Grandes gueules, a raconté sa mésaventure. VisionGuinee vous propose un extrait de sa version des faits.

‘’Ce sont des parents résidant à Kankan qui m’ont dit que c’est un endroit vraiment idéal pour l’élevage. C’est pourquoi, j’ai amené mes animaux là-bas. Mais avant d’y aller, nous avons dû négocier, notamment avec les autochtones. Ils nous ont fait savoir qu’on peut s’installer sans aucun problème. La seule condition qu’ils m’ont posée, c’était d’envoyer de la cola. Après avoir fait cela, ils nous ont autorisés de s’installer.

Bizarrement, peu de temps après, un autre groupe est venu nous demander qui a autorisé notre installation sur les lieux. Nous avons répondu que ce sont les autochtones, ils nous ont dit que cet endroit leur appartient. Nous avons fait appel à ceux qui nous ont donné l’autorisation. Au terme d’une rencontre entre eux, il a été proposé de donner quelque chose aux éléments du second groupe pour les calmer. Nous l’avons fait. Ils nous ont rassurés que tout est rentré dans l’ordre et qu’on n’a plus rien à craindre.

Tout allait bien jusqu’à la veille de l’élection présidentielle. Ceux qui sont sur le site m’ont appelé pour me dire qu’il y a un groupe qui est venu leur dire de quitter, sinon qu’ils vont s’en prendre au bétail (…). Par la suite, on nous a dit d’aller voir le préfet de Kankan. Ce dernier a ordonné au sous-préfet de nous dire de quitter le lieu. Nous leur avons dit vu que nous sommes en saison pluvieuse et qu’il y a des champs de maïs, on ne peut pas déplacer les animaux. Nous leur avons demandé de nous un délai jusqu’au début de la saison sèche. Ils ont dit qu’ils sont d’accord et qu’après l’élection, on va en parler.  Le sous-préfet était au courant de cette affaire. Le Sotikémo aussi était au courant. Le responsable de la jeunesse aussi. Même certaines autorités de Kankan étaient au courant.

 

C’est ce lundi qu’on m’a appelé pour me dire qu’il y a des gens qui se sont regroupés et qui ont prévu de nous attaquer le jeudi. Nous sommes allés voir les autochtones qui nous ont fait savoir que l’ordre vient d’en haut et qu’ils ne peuvent pas nous protéger. Ils nous ont conseillés de quitter. Quand mes hommes sont allés d’aller voir les autorités préfectorales, ces dernières ont dit qu’ils ont appelé le ministre Bouréma Condé qui leur a fait savoir qu’il a d’autres problèmes à gérer à Conakry (…).

D’après nos calculs, nous avons trouvé qu’ils ont tué 207 bœufs, emporté 156 chèvres et 90 poulet, brûlé 30 cases’’.

 

 

Par Salimatou, BALDE, pour VisionGuinee.Info

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