Tout quitter et partir vivre sur un autre continent, complètement dépaysé. Beaucoup en ont rêvé, peu l'ont fait. Caroline Biancardini, 33 ans, n'a pas hésité longtemps avant de quitter son emploi à Ajaccio pour partir habiter en Guinée-Conakry : "Je m'ennuyais dans mon travail. Au bout de trois ans, j'ai eu cette opportunité de partir en Guinée-Conakry par l'intermédiaire d'une amie, installée là-bas. Je n'avais pas de mari, ni d'enfant. C'était à tenter. J'ai décroché un poste plus élevé que celui que j'occupais en Corse."

L'opportunité était trop belle pour découvrir un continent inconnu : "J'ai été tout de suite attirée." Embauchée dans une société de transports à un poste administratif, celle qui est originaire de Piedicorte-di-Gaggio se remémore son arrivée plus de deux ans en arrière :"Il y a eu un gros contraste dès le départ. Le niveau de vie est aux antipodes de ce que l'on trouve en Occident. En Corse, on ne connaît pas le monde. J'étais plutôt perplexe pour mes premiers pas. Mais finalement, j'ai rencontré des gens d'horizons différents qui ont une autre manière d'aborder la vie."

Loin des siens, la jeune femme aspire à rentrer en Corse. Même si le dépaysement a été moins brutal dans ce pays francophone. "Il y a beaucoup de dialectes locaux. Parfois, je suis confrontée à des personnes qui ne comprennent pas le français dans le cadre de mon travail. Mais nous arrivons à dépasser cette barrière." Installée dans la capitale, Conakry, Caroline Biancardini profite de la presqu'île sur son rare temps libre. "C'est très beau. Nous sommes entourés d'eau, mais la ville est très sale. C'est également très compliqué pour visiter l'intérieur du pays. Les routes sont dégradées." Un problème compensé par la mentalité des habitants de Conakry. "Tout le monde se connaît. C'est un peu l'ambiance village, qui rappelle la Corse." Une communauté insulaire peu visible sur place voir quasi inexistante : "Il doit y avoir deux ou trois Corses, mais je ne les connais pas. Ce n'est pas un pays où la communauté insulaire est présente en nombre."

Si la Piedicortaise a été poussée par son père dans son choix, sa famille a eu quelques inquiétudes au départ : "Au moment de ma décision, il y avait le virus Ebola. Mais quand je suis arrivée, c'était la période post-Ebola. C'est un pays relativement tranquille dans l'ensemble et les gens sont sympathiques."

Une expérience enrichissante et réussie pour Caroline Biancardini. Même si elle demeure loin des siens : "J'ai habité à Pau et à Nice par le passé. C'était plus facile par rapport à la distance", explique-t-elle. Avec ce départ imprévu, l'expatriée est allée aussi à l'encontre de son caractère et de son mode de vie :"Je n'ai jamais eu un tempérament d'aventurière. Avant la Guinée, je me contentais de monter au village..."

 

Par Antoine Giannini

corsematin

Le 17 mai 2018

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