Ils font partie des populations invisibles, et pourtant, l'Italie compte aujourd'hui plus de 600 000 sans-papiers.

Aujourd'hui, la question de leur régularisation se pose, car le manque de main d'oeuvre étrangère inquiète jusque dans les rangs du gouvernement italien.

 

Ce scénario semble désormais impossible, en raison de la fermeture des frontières liée la pandémie de Covid-19. Et de nombreux produits pourraient dépérir, sans même pouvoir se retrouver sur les étals de la grande distribution.

Face au Parlement, la ministre italienne de l'agriculture, Teresa Bellanova, plaide en faveur d'un cadre légal pour les sans-papiers. Avec la ministre de l'Intérieur, elles envisagent l'octroi de titres de séjour renouvelables.

"Nous consultons les autres ministres pour faire face à l'urgence du moment, principalement pour la période des récoltes", indique Luciana Lamorgese, ministre italienne de l'Intérieur. "Le risque serait de ne pas avoir de produits italiens disponibles, ou un gaspillage s'ils ne sont pas cueillis à temps".

La proposition vise aussi les employés à domicile et le personnel soignant. Elle ferait partie d'une batterie de mesures qui devraient être approuvées dans les prochains jours, afin de soutenir l'économie italienne.

Le pape François appelle lui aussi à la régularisation des migrants trop souvent exploités, et au respect de la dignité de chacun.

Comme dans chaque pays, la crise sanitaire cristallise les inégalités, et ajoute à la précarité déjà vécue au quotidien par les demandeurs d'asile.

La ville de Castel Volturno, près de Naples, en compte près de 20 000. Confinés et dépourvus de titre légal, ils peinent aujourd'hui à survivre. Parqués dans des appartements insalubres, il leur est difficile de trouver de quoi se nourrir.

"On a plein de problèmes dans cette maison", témoigne Jimmy, originaire du Ghana, "on n'a pas d'électricité, pas d'eau, pas de papiers, et c'est un vrai problème de trouver à manger".

Des bénévoles apportent chaque jour quelques provisions aux familles en difficultés, mais cela reste bien loin de combler les besoins.

Une régularisation des travailleurs agricoles pourrait non seulement offrir une meilleure protection aux saisonniers, mais aussi renflouer les caisses de l'Etat à hauteur d'1,2 milliard d'euros de recettes fiscales qui manquaient jusque-là.

Euronews
Le 9 mai 2020

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