CONAKRY-Présent en Guinée depuis deux mois, l'ancien Premier ministre de la République Démocratique du Congo (RDC) vient d'écourter son séjour à Conakry.

Matata Ponyo Mapon avait été appelé en mars dernier par le président Alpha Condé, pour animer un séminaire gouvernemental, visant à faire comprendre aux ministres guinéens les notions de "leadership, de la bonne gouvernance et de la gestion axée sur les résultats".

Pour permettre aux membres de son Gouvernement de renforcer leur compréhension de sa vision "Gouverner autrement’’, Alpha Condé avait misé sur l’ex-Premier ministre Augustin Matata Ponyo. L'homme providentiel dont la présence en Guinée avait suscité une flopée de réactions, vient d'écourter son séjour à Conakry. Et pour cause :

Comme plusieurs hauts cadres en RDC, l'ancien Premier Ministre, pris comme modèle par le dirigeant guinéen, est cité dans une affaire louche. Il est sous le coup d'un mandat d'arrêt émis le 06 mai par l'inspection générale des Finances. Augustin Matata Ponyo dénonce une justice politiquement instrumentalisée et décide de rentrer à Kinshasa.

"De Conakry où je me trouve au service de l’Afrique, j’ai décidé d’écourter mon séjour de travail et de rentrer à Kinshasa pour faire face à une justice politiquement instrumentalisée. Je suis fier d’avoir servi mon pays dans la transparence et crois en la force de la vérité", a-t-il écrit dans un twett.

Augustin Matata Ponyo, est un ancien Premier ministre de Joseph Kabila, prédecesseur de Félix Tshisekedi. Le procureur de la Cour de cassation a demandé la levée de son immunité pour qu'il puisse être entendu dans l'affaire concernant la gestion des fonds d'un parc agro industriel Bukanga Lonzo.

 

L’Inspection générale des Finances (IGF) a relevé plusieurs griefs à charge contre Augustin Matata Ponyo, désigné comme « l’auteur intellectuel de la débâcle de ce parc ». Il cité comme étant le cerveau de la conception, la planification et les engagements pour paiement de plus de 83% des fonds décaissés directement au profit des comptes du partenaire sud-africain et de ses filiales logées en Afrique du Sud, ainsi qu’au profit de la société MIC Industries.

 

285 millions de dollars américains auraient été engloutis dans ce projet dont 205 millions auraient été détournés.

 

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