Au moins deux jeunes hommes ont été tués dans des heurts lundi entre manifestants et forces de l'ordre en Guinée, alors que la contestation des élections locales du 4 février se poursuit et que les enseignants sont à nouveau en grève.

"Il y a eu deux morts aujourd'hui (lundi) dans des circonstances non encore élucidées", a déclaré à l'AFP le ministre et porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara.

"Les deux jeunes gens ont été tués par les forces de l'ordre dans des heurts avec des jeunes dans le quartier de Hamdallaye", fief de l'opposant Cellou Dalein Diallo dans la banlieue de Conakry, a indiqué une source sécuritaire.

"La première victime est tombée sous les balles d'une patrouille de la police nationale", a ajouté cette source, sans donner d'indication sur les circonstances du second décès.

De jeunes manifestent à Conakry depuis le soir des élections locales pour exiger la "vérité des urnes" après un scrutin entaché de fraude massive, selon l'opposition.

A la mi-journée lundi, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) avait procédé au dépouillement des résultats de 152 communes sur les 342 du pays, a-t-elle indiqué.

Selon ces résultats partiels, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) du président Alpha Condé était au coude-à-coude avec l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principal parti de l'opposition de l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo (2004-2006).

En une semaine, les violences post-électorales avaient déjà fait au moins sept morts, dont quatre mineurs.

La journée de lundi a aussi marquée par des manifestations liées à la reprise d'une grève dans l'enseignement, largement suivie à Conakry et dans plusieurs villes de province.

Des manifestants, dont des jeunes en âge de scolarité, ont brûlé des pneus et érigé des barricades sur l'une des principales artères de la capitale, vite démantelées par les forces de l'ordre, a rapporté un correspondant de l'AFP.

Début décembre, après trois semaines de grève pour réclamer des augmentations de salaire, le syndicaliste dissident Aboubacar Soumah avait suspendu "pour deux mois" le mouvement pour laisser le temps à la négociation.

Mais, le 1er février, son mouvement, issu du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), a dénoncé le "refus" du gouvernement de "prendre en compte" ses revendications, "à savoir la levée de la suspension du salaire et une amélioration salariale en faveur des enseignants", et promis une "grève générale illimitée" à partir du 12 février".

AFP
Le 13 février 2018

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