En Guinée, les violences et arrestations contre des militants hostiles au troisième mandat d’Alpha Condé se multiplient ces dernières semaines. Cela a notamment été le cas à Kouroussa, Kankan et Coyah. Nouvel épisode samedi à Kindia où 8 personnes ont été placées en détention. Leur tort, là aussi : avoir manifesté contre un troisième mandat d’Alpha Condé, une manifestation qui a été organisée en marge d’un rassemblement en présence du président guinéen.

Pour Alseny Farinta Camara, membre du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), c’est en raison des t-shirts sur lesquels était écrit leur opposition à un troisième mandat que les manifestants ont été arrêtés.

« C’est uniquement pour cette raison qu’ils ont été arrêtés, parce que personne n’a violenté, personne n’a insulté qui que ce soit. Nous, on était avec notre hymne national, avec nos messages : pas de troisième mandat, pas de référendum et pas de glissement du calendrier électoral au-delà du 21 décembre 2020. Voici les trois messages que nous avons fait passer à la population de Kindia. Ils n’ont rien fait de mal », estime Alseny Farinta Camara.

Il affirme également être sans nouvelle depuis samedi d'un neuvième manifestant.

Les autorités guinéennes justifient ces interpellations par le besoin d’éviter les débordements. « Nous, nous avons l’habitude de recevoir Monsieur le Président de la République quand il est en déplacement. Nous, en tant qu’administrateurs territoriaux, préfet, nous prenons toutes les dispositions utiles pour toutes manifestations. Sinon, ça va être la jungle. Celui qui veut fait ce qu’il veut, quand il veut et comme il veut :"Non !" », explique Nfansoumane Touré, le préfet de Kindia.

RFI
Le 7 mai 2019

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