En Guinée, la tournure violente prise par les manifestations dans le pays ces derniers jours inquiète la société civile. Trois personnes sont mortes, cette semaine, dans la ville de Labé, dans le nord du pays, suite à des heurts entre les forces de sécurité et manifestants hostiles à un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé.
Ces violences ont eu lieu entre manifestants et forces de l'ordre lors des mobilisations des opposants au projet de modification de la Constitution, projet qui serait, selon les détracteurs du chef de l'État guinéen, le moyen pour Alpha Condé de briguer un troisième mandat. Cette mobilisation, portée par un collectif citoyen, le FNDC, a commencé, il y a trois mois. Au moins 26 civils et un gendarme ont été tués depuis la mi-octobre.

La société civile s'inquiète aussi de la tournure violente de la situation en Guinée.
Joint par RFI, Abdoul Gadiri Diallo, président de l'Organisation guinéenne des droits de l'homme (OGDH), estime que les discours enflammés des politiques contribuent à la dégradation du climat en Guinée.

« Ce qu’il faut observer et qui est extrêmement inquiétant, ce sont les discours politiques et surtout les comportements des Forces de défense et de sécurité, ou encore certains partisans, à la fois du régime en place et de l’opposition, qui se rejettent les responsabilités, mais qui en même temps, dans leurs discours, développent des propos qui pourraient produire une confrontation entre communautés. Il y a deux à trois jours, des minibus ont été incendiés et on a finalement constaté que les autorités ont accordé plus d’importance à ces incendies et à ces dégâts matériels qu’aux morts que l’on a enregistrés. Cela nous amène à penser que les autorités guinéennes veulent absolument créer les conditions du chaos », a-t-il souligné.

Le gouvernement réclame la fin des violences

Le Premier ministre guinéen, Kassory Fofana, s'est adressé, vendredi 24 janvier, aux Guinéens. Il réclame la fin des violences de ces derniers jours et en appelle à la responsabilité des citoyens.

 

« Les événements en cours dans notre pays interpellent le gouvernement, l’État, les citoyens et toutes les bonnes volontés. La destruction d’édifices publics, de biens privés, les attaques répétées contre les symboles de l’État, les agressions et les violences contre les représentants de l’État et de l’administration publique ne sont pas acceptables dans tout État digne de ce nom. Cela doit cesser immédiatement et impérativement. Le gouvernement déplore et condamne, avec la plus grande fermeté et la plus grande énergie, les dérapages de ces derniers jours, avec des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants », a déclaré le Premier ministre guinéen.

 

RFI
Le 25 janvier 2020

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