La forêt classique de Diwasi, située à 75 km de la préfecture de Kankan (Guinée) est aujourd’hui considérée comme le seul espoir de la Haute Guinée. Elle tend vers une déforestation due à la coupe abusive du bois. « Tous les jours, on coupe les bois mais quand on leur demande, ils disent que c’est les bois de Beyla, pendant que ce sont les bois de Diwasi », témoigne désespéré un responsable de la forêt de Diwasi, Albert Clapasson.

Cette forêt classique, nichée dans les localités de Sabadou Baranama et de Boulah connaît une véritable coupe abusive de son bois. A longueur de journée, des dizaines de camions sont remplis de bois au su et au vu des autorités en charge de la conservation basées dans lesdites localités.

« Nous sommes à Sabadou Baranama et Boulah pour donner nourriture à la forêt, ça nous fait 16 ans nous sommes là mais nous traversons une véritable ornière, les gens ne comprennent, on est contre personne, cette forêt a plus de 104 000 hectares, mais chaque fois, tous les conservateurs sont au courant. C’est vraiment dommage », a déplorer le responsable de la forêt de Diwasi.

 

Qui se sent abandonner par les autorités étatiques dans sa lutte puise que la forêt classique de Diwasi est devenue un lieu de business de bois. « Nous sommes abandonnés par l’État guinéen ici. Tous les jours, on coupe les bois mais quand on leur demande, ils disent que c’est les bois de Beyla, pendant que ce sont les bois de Diwasi ».

 

Dans la foulée, le service de cantonnement de Boulah croit savoir que les plus hauts responsables du pays sont impliqués dans cette affaire de coupe de bois entre Sabadou Baranama et Boulah. « On coupe les bois ici mais les populations sont hostiles à nous. Si nous nous impliquons dans la lutte, on nous agresse, traite de tout. Nous sommes menacés, donc c’est un véritable problème. Les menaces de mort n’en finissent pas contre nous, alors qu’est-ce qu’on pourra faire, c’est dire à l’État de déployer les forces sinon la lutte ne pourra pas attendre le but visé ».

Les conservateurs de la nature déployés sur les lieux par l’État sont, selon certaines indiscrétions, complices dans cette histoire de coupe abusive du bois dans la forêt de Diwasi.

 

En définitive, l’État guinéen a semblé ignorer les maux de la forêt classique de Diwasi. Malgré cette indifférence, le gouvernement guinéen avait envisagé, lors de la première république, de valoriser cette forêt de 104 000 hectares. Un rêve qui semble aujourd’hui être irréalisable si l’on se réfère à l’état actuel de cette forêt sachant que les coupeurs s’accusent mutuellement pour des intérêts personnels.

 

Moctar FICOU / VivAfrik

 

Le 17 avril 2021

Commentaires: 0