Un autre scénario possible ?

On savait déjà que ce type de virus pouvait survivre au moins cinq cents jours dans le corps humain selon une étude précédente“Mais voir apparaître un nouveau foyer à partir d’une infection latente cinq ans après la fin d’une épidémie, c’est du jamais-vu et c’est effrayant”, s’inquiète dans Science Éric Delaporte, spécialiste des maladies infectieuses à l’université de Montpellier, qui a étudié des survivants d’Ebola et fait partie de l’une des trois équipes à avoir analysé le génome du virus circulant actuellement en Guinée.

Le chercheur ajoute :

Les épidémies déclenchées par des survivants d’Ebola restent très rares mais elles posent un problème délicat : comment les prévenir sans stigmatiser ceux qui ont survécu à la maladie ?”

Cependant, selon Dan Bausch, qui a travaillé sur plusieurs épidémies de maladie à virus Ebola et dirige actuellement l’équipe de soutien rapide de la santé publique du Royaume-Uni (UK Public Health Rapid Support Team), l’analyse génomique ne suffit pas pour conclure que le virus dormait chez un survivant. D’après lui, on ne peut pas exclure un scénario dans lequel une chaîne de transmission interhumaine serait passée sous les radars sans faire de dégâts pendant toutes ces années. “Comprendre ce qu’il s’est exactement passé est actuellement l’une des plus grandes questions”, insiste-t-il.

“Heureusement, des vaccins et des traitements contre Ebola sont apparus ces dernières années”, rappelle ScienceUne campagne de vaccination a commencé à la fin de février.