Si l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE (pays pauvre très endettés) est un élément essentiel parmi les acquis du pouvoir en place, la gestion des ressources qui en sont issues peut être un aspect sur lequel le régime devrait rendre compte. D’ailleurs, Dr Ousmane Doré, ancien ministre des finances, revendique les bases de cet aboutissement dans l’émission sans concession de Guineenews.

En sa qualité de ministre des Finances, avant l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir, Dr Ousmane Doré, candidat à la présidentielle a été interpelé sur l’initiative PPTE (pays pauvres très endettés). Une performance qu’il n’avait pas réussie même étant un expert venu tout droit du Fonds monétaire international. C’était dans l’émission « sans concession » de ce mardi 22 septembre, sur la page facebook de votre quotidien électronique Guineenews.

Mais à écouter l’un des 11 challengers d’Alpha Condé le 18 octobre prochain, si l’atteinte du point d’achèvement a été réussie par le pouvoir actuel dès ses premières années, c’est surtout grâce au travail de ses prédécesseurs. Notamment Dr Ousmane Doré lui-même qui confie que « (…) En l’espace de trois ans, j’ai pu mettre en place un programme. Pas un programme de référence. Un  programme triennal. Et il faut un programme triennal exécuté au moins avec deux revues pour que vous soyez qualifié au point d’achèvement de l’initiative PPTE ».

D’ailleurs, ajoute-t-il, « lorsque j’ai fait ma revue en juin, j’ai réussi avec brio tous les indicateurs. Je suis allé en octobre pour la deuxième revue. C’est au cours de cette revue que j’ai été reçu et félicité par le directeur général du Fonds monétaire, à l’époque Strauss Kan, pour me dire félicitation monsieur le ministre. Vraiment le pays vient de loin, vous avez réussi un coup.  Le dossier de la Guinée était mis au programme pour passer au conseil d’administration pour le point d’achèvement le décembre le 18 décembre. »

Mais, coup de théâtre, «je finis cette rencontre  avec le DG, je suis en train d’aller à l’hôte. Avant de reprendre mon vol, on me dit qu’un décret est tombé vous enlevant ministre. Voilà la réalité», explique l’économiste. Rappelant que « le Fonds monétaire qui avait gagé tous ces programmes là sur la crédibilité d’abord du gouvernement de consensus », a posé comme condition pour continuer le programme le maintient du ministre des Finances.

«Nous étions à deux doigts», insiste-t-il, prenant à témoin  l’actuel président de la cour des comptes qui fut successivement ministre du Budget et des Finances d’Alpha Condé.  Et d’ajouter « qu’ils ont continué des réformes qu’on avait déjà enclenchées, ils ont eu le point d’achèvement». Ces ministres, ceux qui étaient à la commande, c’est des gens qui ont travaillé avec mois dans le cadre de cette initiative là. Ils ont dit tout ce qu’ils ont dit, je suis retourné à Washington, dans cette institution après tout ce qu’il a eu ici de guéguerres politiques ou accusations».

A propos de l’usage qui a été fait du point d’achèvement, l’économiste laisse entendre qu’il y avait mieux à faire. En guise d’exemple, il cite la Côte d’Ivoire où « ces initiatives ont bien marché ».  «Toutes les routes que vous avez vues à Abidjan, faites depuis 2011, c’est en fait les ressources libérées par la France au titre de ça (ndlr PPTE). C’est quand ils ont atteint le point d’achèvement», déclare-t-il.

Et d’établir un parallèle avec la Guinée où « ici, je regarde, même les voiries chez nous ici, c’est criard », dénonce-t-il. Se posant la question de savoir à quoi ont servi les ressources venues du PPTE ? Avec un focus sur les problèmes comme l’accès à l’eau, à l’éducation et au soin de santé en pleine capitale Conakry. Suivre la suite sur guineeneews.org

Le 22 septembre 2020

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