La polémique survenue durant la dernière CAN des moins de 17 ans à propos des âges présumés falsifiés de deux joueurs guinéens ressurgit. La sélection U17 se retrouve, entre autres sanctions, exclue de la prochaine Coupe du monde des moins de 17 ans. Mais l’affaire n’est pas terminée, la Fédération guinéenne de football ayant fait appel.

Quelles seront les quatre nations qui représenteront l’Afrique lors de la prochaine Coupe du monde de football des moins de 17 ans ? C’est encore très flou pour le moment. D’ici le grand rendez-vous au Brésil cet automne (du 5 au 27 octobre 2019), la Confédération africaine de football (CAF) va devoir se pencher sur un cas bien épineux. Le Cameroun, l’Angola et le Nigeria ont leur billet pour le tournoi. Pour la Guinée ou pour le Sénégal, c’est beaucoup plus compliqué.

Deux joueurs nés à une année différente d’une compétition à l’autre

Retour un mois en arrière, en avril donc, en pleine Coupe d’Afrique des nations des moins de 17 ans en Tanzanie. La sélection guinéenne, finaliste et battue par le Cameroun, est accusée par des dirigeants sénégalais de fraude sur l’âge de plusieurs joueurs. Premier épisode de la polémique.

La suite s’est nouée cette semaine. Vendredi, sur les réseaux sociaux et sur le site guinéen Foot224, un communiqué de presse attribué à la CAF circule. La BBC le reprend également ce samedi 18 mai. Il indique que l’instance a, après enquête, constaté des cas frauduleux dans le groupe guinéen finaliste en Tanzanie. Deux joueurs ont été repérés par le radar : Aboubacar Conte et Ahmed Tidiane Keita.

Il s’avère que tous deux ont présenté des passeports différents lors d’un tournoi réservé aux moins de 16 ans au Japon et lors de la CAN des moins de 17 ans. Sur l’un, Conte et Keita sont nés en 2001. Sur l’autre, ils ont vu le jour en 2002. Conclusion de la CAF : il y a bien eu falsification lors de la CAN.

Lourdement sanctionnée, la Fédération guinéenne de football se défend

Face à ces preuves, la CAF a donc décidé de sévir : les résultats de l’équipe de Guinée des moins de 17 ans durant la dernière CAN sont annulés et la sélection en est exclue, et le Syli Cadets est également interdit de se présenter à la prochaine Coupe du monde des moins de 17 ans au Brésil. La place vacante est accordée au Sénégal. De plus, toujours d’après le communiqué diffusé sur le web – bien qu’on n’en trouve, pour l’heure, aucune trace sur le site de la CAF –, la Guinée est également bannie des deux prochaines éditions de la CAN U17, et Aboubacar Conte et Ahmed Tidiane Keita sont interdits d’exercer toute activité liée au football pendant deux ans.

Ce n’est pas tout : la CAF exige aussi de la Guinée qu’elle rende les médailles octroyées aux finalistes dans un délai de 21 jours, faute de quoi, la Guinée se verra infligée une amende de 20.000 dollars américains. Et la CAF lui inflige également une amende de 100.000 dollars américains, dont la moitié avec sursis pendant quatre ans.

Joint par RFI ce samedi, Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football, s’est exprimé avec ces mots : « Il s'agit simplement, pour la CAF, de montrer qu'elle est prête à lutter contre la fraude sur l'âge. Sur cette affaire, les informations que nous avions ont été vérifiées. Nous faisons confiance aux instances de la CAF pour prendre la décision qui sied. »

L’affaire n’est toutefois pas terminée. La Fédération guinéenne de football a publié à son tour un communiqué de presse, en réaction aux sanctions économiques et sportives qu’elle confirme avoir reçu. « Cette décision est manifestement erronée », estime la Feguifoot. Elle ajoute que la CAF s’est décidée en se basant sur des éléments autres que ceux dont elle-même dispose. En conséquence de quoi, la Fédération guinéenne a fait appel. Elle se dit « extrêmement sereine quant au rétablissement, dans les plus brefs délais, de la vérité des faits et des résultats sportifs ».

RFI
Le 18 mai 2019

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