En Guinée Conakry, le président veut soumettre le projet d’une nouvelle constitution à référendum. Cela pourrait lui permettre de se représenter à un troisième mandat. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Cela me touche aussi personnellement, car je connais le président Alpha Condé depuis des décennies. Depuis l’époque où il était prisonnier politique.

Vous étiez des amis…

Nous considérons que chaque pays a le droit de décider quel est son système politique et quelle est sa Constitution. Dans notre propre histoire, nous avons un président qui a fait quatre mandats, puis nous avons limité à deux mandats. C’est une chose de modifier sa Constitution en donnant la parole au peuple et en suivant un processus clair. Mais là où nous avons un problème, c’est quand les dirigeants changent une Constitution uniquement pour se maintenir en place.

Est-ce le cas aujourd’hui en Guinée ?

Je ne sais pas. Nous surveillons cela de très près. Il y a eu des évènements très inquiétants, avec des violences, des manifestations violentes et une répression violente. Notre ambassadeur est très impliqué et, à Washington, on regarde également cela de très près.

Il y a quelques jours, le ministre français des Affaires étrangères a déclaré : « Une réforme de la Constitution guinéenne ne nous paraît pas être obligatoirement partagée, ni par sa population ni par les voisins de l’État guinéen ».

On dit exactement la même chose. Le peuple de Guinée est le fondement de la souveraineté nationale et du pouvoir d’État. Si le processus est soutenu par le peuple, alors il est acceptable. S’il ne l’est pas ou s’il est manipulé, alors il n’est pas approprié. Dans ma position, il est très inconfortable de dire : ceci peut avoir lieu ou pas, ceci est bien ou mal. Car au bout du bout, ce n’est pas aux autres pays ou à quiconque d’autre de décider, c’est au peuple. Le pouvoir doit rester au peuple.

 

RFI, Par Christophe Boisbouvier Diffusion : vendredi 17 janvier 2020

Le 19 janvier 2020

Commentaires: 1
  • #1

    Jacques Cewoba LAMA (mercredi, 29 janvier 2020 00:44)

    Il a très bien parlé car chaque peuple a sa culture, son histoire, sa civilisation et son système constitutionnel. Aucun pays ne peut imposer a un autre sa politique interieure. La france ne doit pas obliger ses colonies à suivre le mème système constitutionnel à ses anciennes colonies. Mandat du président limité ou non à deux ou trois cela regarde que le peuple / Aue les arabes qui meurent au royaume ? Qui les empèche de faire trois mandats ,? Arretez de copier les pays occidentaux . Puisque nous devons suivre les blancs comme des moutons , suivre leurs pas , pourquoi nous ne cherchons jamais a copier leur developpement scientifique. Monter dans l'espace .industrialiser nos pays africains comme en occident.Quand il sagit de nous developper qucune puissqnce occidentale ne nous met une pression , une loi. Faisons notre democratie à l'image de l'afrique. D'accord !