Le reggaeman Elie Kamano arrêté après avoir menacé de manifester et remis en liberté conditionnelle

Selon les avocats du reggaeman guinéen Elie Kamano, leur client a été déféré lundi matin devant le Tribunal de première instance de Mafanco, en banlieue de Conakry. Il a obtenu la libération conditionnelle mais doit se présenter devant le juge mercredi.
Le reggaeman guinéen Elie Kamano a été appréhendé dimanche 19 février aux environs de 13h, « sans convocation », explique son épouse. Avant de préciser que son mari a été interpellé de force quand il a exigé le document justifiant son arrestation.
 
Sollicité par Jeune Afrique, Albert Damatang Camara, porte-parole du gouvernement, ne s’est pas encore exprimé. Les avocats d’Elie Kamano, quant à eux, ont déclaré que leur client avait été arrêté pour provocation de troubles à l’ordre public, et qu’il avait néanmoins obtenu la libération conditionnelle. Il doit désormais se présenter au tribunal mercredi matin. La défense de Kamano doit étudier d’ici là le détail de l’information judiciaire ouverte par le 6e cabinet d’instruction du Tribunal de Mafanco, en charge du dossier.
 
Mais pour son épouse, les ennuis de l’artiste viendraient du fait qu’il a, mercredi 15 février, dans l’émission « Les grandes gueules » de la radio Espace, menacé d’organiser « une manifestation pacifique » ce lundi si les cours ne reprenaient pas dans les écoles, alors qu’un mouvement de grève secoue l’enseignement guinéen depuis plusieurs jours.
 
Un accord trouvé
 
« Enseignants et enseignantes de Guinée, après 13 jours de grève, le gouvernement et les syndicats se sont accordés sur les points faisant l’objet de l’avis de grève du 30 janvier 2017 », a cependant déclaré Amara Balato Keita, porte-parole de l’intersyndicale de l’Éducation, au sortir d’une séance de négociations qui a pris fin tard dans la nuit de dimanche à lundi. Et de préciser que « les parties vont procéder aux formalités d’usage pour émettre une déclaration officielle demain lundi 20 février 2017. Les détails vous seront donnés dans la déclaration de suspension dès demain ».
 
Cette annonce sur une éventuelle fin du conflit n’a pas empêché des manifestations d’éclater en banlieue, où forces de l’ordre et jeunes manifestants s’affrontent à jets de pierres contre gaz lacrymogènes. À plusieurs endroits, la circulation est coupée par des barrages sur les différentes voies publiques. Au centre-ville de Kaloum, quartier administratif et des affaires, les activités tournent au ralenti. Et les cours n’ont, bien sûr, pas encore repris dans les écoles guinéennes.
 
Par ailleurs, Baillo Barry, président de l’ONG Destin en main, vient d’être arrêté pour troubles à l’ordre public avec une dizaine de membres du mouvement « La voix du peuple » lors d’un sit-in au cours duquel ils projetaient de faire une déclaration pour demander la libération de Élie Kamano. Ils sont détenus au commissariat de police de Kaloum.
 
Diawo Barry
Le 20 février 2017

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