Plan migrants : la Ville de Paris attendait plus d’ambition

« Le plan ne va pas assez loin ». Après l’annonce des mesures destinées à gérer l’urgence migratoire, ce mercredi en Conseil des ministres, la Ville a reconnu une certaine déception.

Alors que la maire (PS) Anne Hidalgo avait dévoilé la semaine dernière un projet de loi « clé en main » pour faire face à la crise qui frappe la capitale depuis trois ans, les décisions gouvernementales tant attendues, ne seraient pas à la hauteur du problème. « La création de plusieurs centres d’accueil en France, sur le modèle de celui de la porte de la Chapelle, n’est pas envisagée, alors que nous avons insisté sur l’importance de la répartition nationale des réfugiés, regrette Dominique Versini, adjointe d’Anne Hidalgo en charge des questions de solidarité. La maire proposait également l’ouverture de 15 000 places d’hébergement d’ici 2019 et 10 000 sur les trois années suivantes : le Premier ministre Edouard Philippe prévoit au total 12 500 places pour les demandeurs d’asile… Précisant que les personnes déboutées feraient systématiquement l’objet d’une mesure de reconduite. Nous aurions souhaité plus d’ambition ».

Les mesures annoncées par le chef du gouvernement s’accompagneront d’un projet de loi en septembre prochain « pour garantir le droit d’asile et mieux maîtriser les flux migratoires, a précisé Edouard Phillipe, car nous ne sommes pas à la hauteur de ce que doit être la France ».

 

LaVille s’estime en revanche satisfaite de la décision de réduire les délais de demande d’asile, qui vont être ramenés de 14 à 6 mois et de refonder la politique d’intégration des migrants : l’accent sera mis sur la formation et les quotas d’heures de français - 200 actuellement - seront progressivement doublés.

« En revanche, le traitement de l’urgence n’est pas évoqué, déplore Dominique Versini, et c’est pourtant un point capital : alors que l’on vient de mettre à l’abri près de 3 000 migrants vendredi dernier, ils sont à nouveau 500 porte de La Chapelle. des personnes hébergées dans des gymnases ont préféré revenir dans la rue, et ont été rejointes par de nouveaux arrivants. Qu’adviendra-t-il cet été ? Le camp risque bien évidemment de prendre de l’ampleur, et ils seront bientôt des milliers… »

 LeParisien.fr

Cécile Beaulieu
Le 12 juillet 2017