CAN 2012 – Michel Dussuyer: «Si on est à 100%, on peut inquiéter tout le monde.»

Rotterdam - L'optimisme affiché par Michel Dussuyer pourrait surprendre certains. Dans la mesure où nombreux sont ses joueurs qui n'arrivent pratiquement plus à trouver un temps de jeu dans leurs clubs respectifs. Malgré cette situation, le sélectionneur français croit dur comme fer que la Guinée à un coup à jouer pendant la prochaine CAN au Gabon et en Guinée Équatoriale.

Cependant, les fans qui s'attendent à un grand bouleversement au sein de l'équipe nationale de Guinée avant et pendant la CAN 2012 seront déçus. Michel Dussuyer a une idée différente derrière la tête. Pour le sélectionneur guinéen, vu qu'il y a une ossature qui existe depuis quelque temps, il n'est pas question de tout bouleverser à un mois du kick off de la plus prestigieuse compétition africaine. Dans l'interview qu'il a accordé pendant le weekend passé à nos confrères de FootMag, Michel Dussuyer a donné son point de vu sur un certain nombres de sujets concernant le Syli national. Nous vous proposons ici une compilation des temps forts de l'entretien.

 

 

Regroupement à Conakry et le stage d'Abidjan

 

 

 

Je me suis exprimé sur la préparation, j’ai dit qu’il y a des joueurs qu’on ne peut pas récupérer avant le 9 janvier et qui sont en compétition. La date FIFA nous autorise 14 jours avant la compétition. Il y a des garçons qui vont jouer les 7 et 8 janvier. Je commence à travailler ici à Conakry, le 2 janvier. On devrait récupérer la moitié de l’équipe pour travailler jusqu’au 8, avant de récupérer les autres pour le stage du 9 à Abidjan.

 

 

Pas question de changer pour changer

 

 

On a travaillé depuis un an pour dégager un groupe. A mon esprit il n’est pas question de tout bouleverser à un mois de la compétition, il y a une ossature qui existe. Même s’il y aura toujours des débats sur des joueurs qui peuvent apporter un plus, mais ces joueurs existent peu. Il y a des joueurs qui pourront vraiment apporter un plus à l’équipe, mais si c’est changer pour changer, je ne vois vraiment pas l’utilité.

 

 

Les cas Abdoul Camara, Diouldé Bah, Habib et Florentin Pogba

 

 

Je me pose beaucoup de questions concernant Florentin Pogba qui doit avoir le désir de jouer pour le Syli. Il était engagé jusqu’à présent avec les espoirs de la France. C’est un profil qui est intéressant, mais c’est un jeune joueur qui a du temps de jeu avec Sedan. Maintenant, on ne peut pas comparer Diouldé Bah, Habib Baldé, Florentin Pogba et Abdoul Razzagui, puisqu’ils ne jouent pas au même poste. Donc, il faut composer un groupe qui tient compte de ces aspects. Savoir ce dont a besoin et quelles sont les alternatives. Il y a des postes où on peut être inquiet, puisque Diouldé et Habib sont en manque de temps de jeu. Mais malheureusement la piste Guilavogui s’est éteinte. On ne peut pas remplacer l’un par Abdoul Razzagui Camara, qui joue comme attaquant ou par Florentin Pogba qui joue comme défenseur.

 

 

Retour de Thierno Bah programmé le 10 janvier

 

 

Effectivement concernant Thierno Bah, il y a une fracture du cubitus, je pense que le délai de guérison nous permettra de le récupérer pour la phase finale, puisqu’on lui a posé une plaque. Avec les compétitions, les contacts, les chutes, on lui a conseillé un mois de repos. Le 10 janvier, il devrait reprendre au moment où on est en début de préparation. Ça reste jouable, on est dans cette optique. Je l’ai eu au téléphone et sa rééducation se passe très bien.

 

 

Lanfia Camara supervisé tandis que Oumar Diop ne l'a pas été

 

 

Concernant Lanfia Camara, j’ai eu l’occasion de le voir jouer en début de saison. C’est un garçon que je connais effectivement, il est régulier dans son club. Il peut être une alternative, une possibilité intéressante. Concernant Oumar Diop, j’ai eu à discuter avec son entraîneur. C’est vrai dans un premier temps, son entraîneur m’avait dit qu’il ne l’avait pas convaincu pendant les entraînements. Mais il l’a fait jouer en championnat. Il m’a dit que c’est un garçon intéressant. De mon côté, c’est vrai que je suis attentif à tout ce qu’on dit. Malheureusement je n’ai pas eu l’occasion d’aller le voir jouer pour le découvrir un peu mieux.

 

 

Inquiétude par rapport au déblocage des moments financiers pour la préparation

 

 

J’essaie de suivre le programme, c’est dans le circuit de l’État. Je me renseigne pour voir comment les choses évoluent. Je suis un peu inquiet, je souhaite qu’on avance un peu vite. Donc, moi je suis impatient que tout soit réglé, puisque le 2 janvier, c’est bientôt. Je suis impatient d’être rassuré à ce niveau. Il y a un budget qui a été dégagé. Il a été déposé et devrait être validé. J’espère que la situation va être débloquée le plus rapidement possible et que les fonds vont être débloqués. Il ne faut pas qu’on se retrouve en difficulté, à gérer les problèmes de logistique qui nous empêcheraient pleinement de nous concentrer sur le terrain.

 

 

Écart de comportement de Pascal lors du dernier regroupement à Paris

 

 

Depuis un an je suis retourné en Guinée. Je pense que jusqu’à présent on n’a toujours redoré l’image du Syli national à travers la vie en collectivité, l’image sur le terrain et en dehors. C’est vrai que tout n’a pas été apparemment parfait et ce rassemblement de novembre, ça m’oblige à plus de vigilance, parce que c’est un aspect qui est important pour lequel je vais me battre. Comptez sur moi, on a tiré des enseignements par rapport à ce qui s’est passé. Je souhaite que l’équipe dégage une bonne image sur le terrain et en dehors. Pascal a une responsabilité. C’est un joueur qui a marqué l’histoire du football guinéen. Il a ce titre. Il est bien évident qu’il a la responsabilité de donner l’exemple aux jeunes. Aujourd’hui il en a plus derrière, qu’il en a devant lui. L’opportunité de challenge est de bien finir sa carrière internationale, de sortir par la grande porte. On s’est dit beaucoup de choses. C’est à lui de montrer sur le terrain un plus et en dehors, en responsabilisant les jeunes pour que l’équipe ait une image positive.

 

 

L'objectif au Gabon et en Guinée Équatoriale, c'est d'aller le plus loin que possible

 

 

Je n’aime pas parler avant la compétition. Je dirai que l’objectif, c’est d’aller le plus loin possible. On va se battre même si on a des joueurs qui ne sont pas à 100% au top, du fait qu’ils ne sont pas titulaires dans leurs clubs. On va composer l’équipe et se battre avec, pour qu’on donne un maximum. On a un match important d’entrée contre le Mali qui va décider beaucoup de choses notamment la qualification pour le second tour. Aujourd’hui, rien n’est fait même si les spécialistes du football étrangers donnent le Ghana favori et le Mali second. Nous, nous allons nous battre pour déjouer ces pronostics. On fera tout pour passer ce cap du premier tour. On a envie de se qualifier en quarts de finale. On a même envie de pousser et d'aller plus loin. Aujourd’hui, nous sommes dans une poule qui n’est pas facile. Il y a rien de fait. On va prendre les matches les uns après les autres. Ça commence par le Mali, après le Botswana qu’il faudra respecter et enfin le Ghana. Si on est à 100%, on peut inquiéter tout le monde et battre quelques grands en un match. En tout cas, si les garçons sont dans un cadre propice, ils sont capables de montrer de belles choses. Nous avons battu le Nigeria et autres. J’ai été déçu après le match contre le Sénégal, mais espérons que cela va être salutaire pour la suite.

 

 

Compilation,

Tanou

Propos recueillis à Conakry par

Sèga Diallo, Marco Ibrahim

et Lamarana Baldé


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