Etudiants étrangers : le gouvernement assouplit à la marge la "circulaire Guéant"

Une employée valide une extension de visa sur le passeport d'un étudiant étranger "l'expess.fr"
Une employée valide une extension de visa sur le passeport d'un étudiant étranger "l'expess.fr"

Un nouveau texte prévoit de rendre plus souple le permis de travail pour les étudiants étrangers hautement diplômés.

Face aux vives critiques émanant du monde universitaire, des entreprises, de l'étranger et d'une partie de la classe politique portant sur la circulaire du 31 mai 2010, le gouvernement a dû amender sa copie sur l'embauche des étudiants étrangers. Mercredi, après avoir reçu les présidents de la Conférence des grandes écoles, de la Conférences des présidents d'universités et de la Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs, les ministres de l'Intérieur, Claude Guéant, du Travail, Xavier Bertrand, et de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, ont mis au point un nouveau texte, assouplissant le permis de travail pour les étudiants étrangers hautement qualifiés, de niveau au moins égal au master 2.

Ce nouveau texte, qui sera adressé la semaine prochaine aux préfets, ne remplacera pas le texte controversé qui porte sur l'ensemble de la politique d'immigration. Et demandait aux préfets d'instruire "avec rigueur" les demandes d'autorisation de travail des étudiants et d'exercer un "contrôle approfondi" des demandes de changement de statut des étudiants étrangers, mais sera une "circulaire complémentaire".

Concrètement, elle "invitera les préfets à faire en sorte que la nécessaire maîtrise de l'immigration professionnelle ne se fasse pas au détriment de l'attractivité du système d'enseignement supérieur, ni des besoins de certaines de nos entreprises en compétences spécifiques de haut niveau", indiquent les ministres dans un communiqué. Le matin, sur RTL, Laurent Wauquiez avait cité un exemple concret : "une entreprise française qui veut se développer en Chine, en Inde, au Brésil" et qui "a identifié un étudiant qui est venu étudier chez nous, qui connaît bien ces pays parce qu'il en est originaire, cela peut l'aider à développer sa compétitivité et percer sur ces marchés. On autorisera l'étudiant étranger à travailler dans cette entreprise."

"Nuances" selon l'Unef

Le texte vise donc à mettre fin à la situation ubuesque d'étudiants étrangers en fin de cycle, qui, malgré des promesses d'embauche par des entreprises françaises, avaient vu leurs demandes d'autorisation de séjour avec permis de travail retoquées. Fin novembre, Laurent Wauquiez avait avancé le chiffre de 500 étudiants étrangers auxquels les préfets avaient refusé le statut de salarié, dont plus de 250 qui avaient finalement obtenu une réponse positive après réexamen de leur dossier. Reste que, pour l'Unef, "le nouveau texte n'apporte que quelques nuances par rapport à la première circulaire" et demande "l'abrogation de la circulaire Guéant".

 

Isabelle Moreau

La tribune.fr

06.012012


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