Le Parlement du Zimbawbe veut convoquer l'ancien président du pays, Robert Mugabe, pour lui demander des comptes sur l'utilisation des revenus tirés des mines de diamants du pays pendant son règne, a-t-on appris mardi auprès d'un député.

"La commission a décidé de convoquer l'ancien président pour témoigner", a déclaré à l'AFP le député indépendant Temba Mliswa, qui préside la commission des mines et de l'énergie.

Les députés veulent interroger l'ancien chef de l'Etat sur des propos tenus en 2016, dans lesquels il regrettait que son pays avait perdu 15 milliards de dollars de revenus diamantifères à cause de la corruption et de l'évasion des capitaux pratiquée par les compagnies minières étrangères.

"Il était le président à l'époque et nous voulons savoir d'où il a sorti ce chiffre de 15 milliards de dollars", a dit M. Mliswa.

La date de la convocation n'a pas encore été fixée.

La commission du Parlement chargée de ce dossier a déjà sommé plusieurs anciens ministres, chefs de la police et haut responsables de l'administration de venir témoigner.

Après trente-sept ans d'un pouvoir sans partage à la tête du Zimbabwe, Robert Mugabe, aujourd'hui âgé de 94 ans, a quitté le pouvoir le 21 novembre 2017, victime d'un coup de force de l'armée et de son parti au pouvoir, la Zanu-PF.

Il a été remplacé quelques jours plus tard par Emmerson Mnangagwa, son ancien vice-président.

Dans un rapport publié l'an dernier, l'ONG Global Witness avait accusé les dirigeants du Zimbabwe d'avoir détourné pendant des années les profits tirés de l'exploitation du diamant pour financer la répression de leurs adversaires politiques.

Selon Global Witness, les services secrets zimbabwéens (Organisation centrale de renseignement, CIO) ont ainsi détenu discrètement une partie du capital d'une entreprise qui extrait des diamants dans la mine de Marange (est).

Le Zimbabwe n'a jamais publié de statistiques jugées crédibles de ses activités diamantifères, qui ont débuté en 2006.

AFP

Le 10 avril 2018 

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