La mission d’assistance de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a décidé de se retirer du processus électoral guinéen selon un communiqué parvenu à APA ce lundi.

 

 VOIR ICI RAPPORT DE L'OIF

 

Cette décision se justifie par de nombreuses « insuffisances » révèle document alors que les élections législatives couplés avec le référendum sur le projet de nouvelle constitution sont prévues le 1er mars 2020.

 

« Sur le constat de ces insuffisances qui persistent, et qui ont été particulièrement signalées à la Commission électorale lors de la récente remise du rapport de mission, il sera difficile pour l’OIF de continuer à soutenir le processus électoral en Guinée, tant qu’un consensus sur le nombre d’électeurs ne sera pas négocié par toutes les parties prenantes nationales », indique l’OIF.

 

La mission d’assistance rappelle que l’audit du fichier électoral réalisé conjointement en 2018 par l’OIF, les Nations unies et l’Union européenne, à la demande des partenaires guinéens avait révélé que le fichier électoral de 2015 comportait 2.490.664 électeurs problématiques, qui, bien que n’étant pas repassés en 2019 devant les Commissions administratives d’établissement et de révision des listes électorales (CAERLE) pour confirmer leur inscription, continuent malgré tout de figurer dans la base de données actuelle.

 

« Les insuffisances constatées sur ces effectifs incluent notamment un certain nombre de cas d’électeurs décédés, non déclarés ainsi que des doublons » souligne le document.  « Au total, il s’avère que 98% de ces 2.490.664 électeurs ne disposent pas de documents permettant leur identification, bien que la loi prévoie six types de pièces pour justifier l’identité et l’âge de l’électeur », signale l’organisation, tout en précisant que le mandat de la mission technique de l’OIF « ne consistait nullement en une quelconque validation ou invalidation du fichier électoral guinéen ».

 

Par ailleurs, l’Organisation internationale de la francophonie a condamné tous les actes ayant déjà causé des morts. Elle a imploré les autorités guinéennes, d’agir rapidement pour éviter toute perte additionnelle de vies humaines et enrayer tout risque d’escalade vers la violence.

 

« La Secrétaire générale de la Francophonie tient à rassurer les partenaires guinéens quant à la disponibilité de l’OIF à soutenir toute initiative qui permettrait, par la voie du consensus, de favoriser le renforcement de la démocratie et la consolidation de la paix et de la cohésion sociale en Guinée », lit-on dans le communiqué.

 

Pour rappel, les principaux partis de l’opposition guinéenne comme l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo et l’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré, qui comptent 47 élus (37 pour UFDG et 10 pour UFR) sur 114 députés, ont décidé de boycotter les législatives dénonçant un «fichier électoral est taillé sur mesure pour l’exécutif ».

 VOIR ICI RAPPORT DE L'OIF

 

SD/cgd/APA  

APA-Conakry (Guinée) De notre correspondant : Sadjo Diallo

Le 24 février 2020

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