La Guinée serait dans l’impasse totale puisque depuis un long moment, nous observons que les ministres et d’autres hauts cadres guinéens ne sont plus au service du pays, mais au service d’un homme, ils parcourent le pays avec les gros moyens de l’Etat, pour faire la promotion d’une nouvelle Constitution, dont le seul but serait de permettre au Président Alpha Condé de rester au pouvoir à vie après son 2e et dernier mandat en 2020.

Résultats de tout cela, les populations qui sont déjà victimes de la mauvaise gouvernance, de la corruption, de l’insécurité, de l’exclusion, de l’impunité sont utilisées comme du bétail électoral.
L’actuel pouvoir est conscient que les guinéens ne veulent plus que le président Alpha Condé préside aux destinées de la Guinée après 2020, parce que le peuple se dit avoir été trahi, car ses préoccupations n’ont pas été prises en compte. La majorité vit dans la précarité malgré les performances de la croissance économique dont on nous parle, et dont les revenus essentiellement issus des mines qui ne profiteraient qu’à un petit groupe du pouvoir et autour du pouvoir.

Par ailleurs, le président Alpha Condé a prêté serment sur la Constitution du 7 mai 2010, actuellement en vigueur pour ces 2 mandats, en décembre 2010 et en décembre 2015.
Le président Alpha Condé pour justifier son échec après 9 ans de gouvernance, parce qu’il n’a pas su ou voulu lutter contre la pauvreté et les inégalités, trouve comme prétexte les insuffisances dans l’actuelle Constitution.
Alors qu’aucune disposition de cette Constitution décriée depuis peu par l’actuel régime ne l’empêche d’assurer le bon fonctionnement de nos Institutions ?
Le Royaume-Uni n’a pas de Constitution écrite, c’est la coutume qui prévaut et les USA dispose de la même Constitution depuis 1787. Pourtant les institutions de ces pays fonctionnent correctement.
Comment les citoyens qui ne connaissent pas le contenu de la Constitution du 7 mai 2010, peuvent-ils demander le remplacement de celle-ci par une nouvelle qui serait déjà rédigée et pas, par des guinéens censés le faire ?

Le motif invoqué est l’amélioration des conditions de vie de la population. Par quel miracle la situation pitoyable des citoyens guinéens va-t-elle changer, avec le même dirigeant à la tête du pays, qui pendant 9 ans, a été incapable de le faire ?
Autre paradoxe, le pouvoir restreint les libertés des opposants au projet de nouvelle marque, pourtant garanties par la Constitution du 7 mai 2010, en son Article 7, mais permet aux promoteurs du 3e mandat de faire la propagande à travers la culture qui est pourtant un facteur de Développement, pour tenter de tromper surtout l’opinion internationale que la majorité des guinéens adhère à son projet. Sur ce dernier point également, l’Article 2 de l’actuel Constitution stipule que.

« La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants élus et par voie de référendum.

 

Aucune fraction du peuple, aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice ». Même si là aussi, nous sommes conscients du manque de séparation des 3 pouvoirs (Exécutif, Législatif et Judiciaire) et de l’indépendance de la justice. La Démission du ministre d’Etat de la justice Garde des sceaux Me Cheick Sako est illustratif.
Pourquoi gaspiller des sommes colossales dans ce qui n’est pas une urgence pendant que le pays manque de tout et qui demande souvent de l’aide financière extérieure pour même nettoyer la capitale Conakry devenue la capitale mondiale des ordures ?
Nous attirons donc l’attention du président Alpha Condé, que le coup de force qu’il serait en train de tenter, n'est pas démocratique et contraire aux idéaux qu’il a toujours défendu pendant qu'il était opposant. Aussi, que le consentement des citoyens guinéens doit être libre et ne doit faire l’objet ni de pressions ni de menaces, faute de quoi, les principes démocratiques ne seraient pas respectés, et pourraient faire l’objet de déstabilisation du pays.

France, le 30 août 2019
Marie José YOMBOUNO
Fondatrice de :
www.guineesud.com
France

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