Deux anciens chefs d’État d’Afrique de l’Ouest, le Béninois Nicéphore Soglo et le Nigérian Goodluck Jonathan, démarrent aujourd’hui à Conakry une mission de 5 jours à l’initiative du National Democratic Institute (NDI) et de la fondation Kofi Annan.

Officiellement, l’objectif est d’évaluer les préparatifs des élections législatives reportées à plusieurs reprises et annoncées pour février prochain. Mais l’enjeu pourrait être plus important, au vu du profil de la délégation.

Les opérations de recensement sont critiquées par l’opposition qui d’ores et déjà crie à la « fraude électorale ». Tandis que le projet - controversé - de nouvelle Constitution qui pourrait ouvrir la voie à un éventuel 3e mandat du président Alpha Condé « cristallise » toujours les tensions. Les manifestations ont fait une vingtaine de morts depuis la mi-octobre.

Deux anciens chefs d’État dans la délégation, « c’est une première », explique une source au sein de l‘organisation. « Un anglophone et un francophone, car toute la région est concernée ». Mais surtout, insiste cette source, deux présidents qui ont « quitté volontairement le pouvoir à la fin de leurs mandats. »

Nicéphore Soglo représente l’avènement du multipartisme issu de la conférence nationale au Bénin. Goodluck Johnathan, quant à lui, symbolise la première transition démocratique de l’histoire du Nigeria. Deux signataires de la « déclaration de Niamey » initiée, comme cette visite, par le NDI et la fondation Kofi Annan. Une déclaration qui avertit sur les risques de « recul démocratique » que peuvent entraîner des « modifications constitutionnelles intempestives ».

RFI
Le 9 décembre 2019

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