La précarité touche aussi les enfants, les chiffres des mineurs sans-abri explosent

Début octobre, près de 3 000 enfants – un quart ayant 3 ans ou moins – ont dormi dans la rue selon le baromètre « enfants à la rue » de l'Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), relayé par Le Parisien ce jeudi 2 novembre. Ils étaient en effet 2 822 mineurs sans-abri sans solution d'hébergement en date du 2 octobre. Cela représente une hausse de 42 % en un mois. Des chiffres colossaux qui inquiètent le Samu social, qui, chaque nuit, se voit dans l'incapacité de trouver un toit à ces jeunes et à leurs familles.

« Chaque jour, depuis début septembre, nous avons environ 1 000 personnes à qui nous ne pouvons pas apporter de solution, dont environ 750 familles », témoigne Vanessa Benoit, directrice générale du Samu social de Paris, auprès du Parisien.

203 000 places d'hébergement d'urgence, ça ne suffit pas

Emmanuel Macron avait pourtant pris l'engagement, il y a un an, que plus aucun enfant ne dormirait dans la rue. L'exécutif a fait des efforts en permettant de maintenir un quota de 203 000 places d'hébergement d'urgence, mais cela ne suffit visiblement pas.

« Il faut plus de places d'hébergement d'urgence et d'accueil dans les hôtels sociaux, mais surtout permettre aux gens de sortir de l'hébergement pour aller durablement vers le logement, notamment social », explique Christophe Robert, directeur général de la Fondation Abbé-Pierre. Il faudrait au moins 10 000 places d'hébergement d'urgence, estiment les associations, pour mettre à l'abri ces personnes. Et urgence est le terme : l'hiver approche et les demandes d'hébergement risquent d'augmenter encore plus.

 

Pour Nathalie Latour, directrice générale de la FAS, il faut aborder ces problématiques autrement : pallier l'urgence, mais toute l'année, et pas uniquement quand il fait trop froid pour dormir dehors. « Il faut s'engager dans une politique pluriannuelle de la rue au logement et arrêter cette logique court-termiste du stop-and-go, car répondre à l'urgence à la dernière minute coûte beaucoup plus cher. »

lepoint.fr
Le 2 novembre 2022

Écrire commentaire

Commentaires: 0