Les discussions se poursuivent au sein de l'opposition en Guinée. Faute d'élections législatives dans les délais prévus, le président a prolongé le mandat des députés, et ce, jusqu'à la tenue d'un nouveau scrutin. Depuis, les partis d'opposition sont confrontés à la question : faut-il siéger ou non à l'Assemblée ? Cette question suscite beaucoup de débats.

Les députés de l'opposition sont partagés entre ceux qui souhaitent conserver une capacité d'action parlementaire et ceux qui considèrent qu'en siégeant à l'Assemblée, ils cautionnent ce report électoral, voire même qu'ils pourraient avoir du mal à s'opposer à d'éventuels autres reports de scrutins dans les mois ou années à venir.

Discussions toujours en cours

Pour l'instant, les discussions sont toujours en cours au sein du principal parti d'opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), comme l'explique son président, Cellou Dalein Diallo. « La prolongation du mandat du président n’est pas liée à cela, mais ceci dit c’est un élément qu’il faut prendre en considération ».

Les députés de l'opposition se trouvent face à un choix difficile. Selon l'un des responsables de l'Union des forces républicaines (UFR), le parti au pouvoir (le RPG, le Rassemblement du peuple de Guinée) dispose d'une majorité suffisante pour fonctionner sans l'opposition. Boycotter reviendrait donc à laisser les mains libres au parti présidentiel.

« Je préfère qu’il y ait un vide institutionnel »

Ce n'est pas l'avis du député Ousmane Kaba du Parti des démocrates pour l’espoir (Pades), qui a déjà pris sa décision : « Si on continue comme ça, je suis certain que les élections législatives vont être tenues au-delà de 2020, sans même parler des présidentielles qui sont programmées pour 2020. Je préfère qu’il y ait un vide institutionnel. C’est une pression sur le gouvernement et la Céni [Commission électorale nationale indépendante] d’organiser au plus tôt les élections ».

Enfin, du côté de l'Union pour le progrès de la Guinée (UPG), allié de la majorité lors des dernières législatives, on préfère attendre encore un peu. Le premier conseiller du parti explique qu'une décision sera prise lors du congrès de mars prochain.

RFI
Le 25 janvier 2019

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