La Chine offre à l'Union africaine son nouveau siège et marque son empreinte en Afrique

La Chine a offert samedi à l'Union africaine son nouveau siège, un impressionnant bâtiment de verre et d'acier qui domine Addis Abeba et témoigne de l'empreinte économique et politique de plus en plus profonde laissée par le géant asiatique sur le continent noir.

"Ce gigantesque complexe en dit long sur notre amitié envers les peuples africains et porte témoignage de notre entière détermination à aider l'Afrique dans son développement", a déclaré Jia Qinglin, membre du comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois, avant de remettre symboliquement les clés de l'édifice aux responsables de l'UA.
 
La Chine a construit en moins de deux ans et demi le nouveau complexe, et payé la totalité des coûts pour un total de 200 millions de dollars (154 M EUR), mobilier compris. L'UA y dispose désormais de plusieurs salles de conférence dont une d'une capacité de 2.500 personnes, d'un amphithéâtre extérieur de 1.000 places, d'un centre commercial, d'un héliport et de bureaux pouvant accueillir 700 fonctionnaires.
 
A la tribune du nouvel hémicycle de bois clair au toit de verre, les dirigeants africains se sont succédés pour remercier la Chine en la personne de M. Jia, numéro quatre du régime, invité d'honneur de la cérémonie ainsi que du 18e sommet de l'UA convoqué dimanche et lundi.
 
Le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, président en exercice de l'UA, a proposé que ce sommet adopte "une motion de remerciement et de gratitude envers la République populaire de Chine pour ce merveilleux bâtiment".
 
"La Chine, avec son extraordinaire réémergence et son attachement à un partenariat gagnant-gagnant, est une des raisons derrière le début de renaissance africaine", a estimé le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, dont le pays a accueilli les institutions de l'Organisation de l'unité africaine devenues depuis 2002 celles de l'Union africaine.
 
M. Meles Zenawi a estimé que l'émergence économique de l'Asie, et en particulier de la Chine, "avait donné l'occasion à l'Afrique de construire et de reconstruire ses partenariats", reprochant au monde occidental d'avoir précipité l'affaiblissement économique du continent et d'avoir ensuite été tenté de le "recoloniser".
 
Si "la mauvaise gouvernance" a été à l'origine de bien des maux africains, "le fait qu'on nous ait donné des médicaments qui se soient révélés pire que le mal n'a pas aidé", a-t-il estimé en référence à l'aide occidentale.
 
La Chine "premier partenaire commercial" de l'Afrique
 
M. Jia, lui, a souligné que la Chine était devenue "le premier partenaire commercial de l'Afrique avec 150 milliards de dollars, soit 10% du total du commerce extérieur chinois", et que plus de deux mille sociétés chinoises avaient désormais investi 13 milliards de dollars sur un continent dont la population a dépassé le milliard d'habitants.
 
Du Sud-africain Jacob Zuma à l'Ivoirien Alassane Ouattara, en passant par le Nigérian Goodluck Jonathan, le Soudanais Omar el-Béchir, le Sud-Soudanais Salva Kiir, les dirigeants africains étaient venus nombreux assister à l'inauguration, sur fonds de tambours et de danses folkloriques.
 
Le siège de l'UA est "sans doute le plus haut de Addis", a relevé le président de la Commission de l'UA Jean Ping, avec une hauteur de 113 mètres selon ses services.
 
L'empreinte de Pékin y apparaît un peu partout en filigrane, dans une pierre traditionnelle chinoise qui décore un jardin d'apparat, dans la signature gravée dans la pierre d'entrée ("avec l'aide du gouvernement de la république populaire de Chine"), voire dans le choix des canaux de traduction simultanée, le chinois s'étant vu attribuer le premier canal, et l'anglais le second.
 
Une statue en bronze de Kwame Nkrumah, ancien président du Ghana et chantre de l'unité africaine, a été inaugurée ainsi qu'un mémorial des Droits de l'homme de l'Union africaine.
 
Les chefs d'Etat africains qui ouvriront dimanche à partir de 07H00 GMT leur 18e sommet auront auparavant été invités à planter un arbre devant le nouveau siège, hommage posthume à Wangari Maathai, la militante écologiste kényane et prix Nobel de la Paix, décédée l'an dernier.

 

Xinhua

28.01.2012


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