Après plusieurs heures de débats, la cour d’appel de Conakry a décidé d’octroyer la liberté provisoire au coordinateur du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), Abdourahamane Sanoh ; ainsi qu’à Sékou Koundouno, Bill de Sam, Ibrahima Diallo, Badra Koné, Elie Kamano et plusieurs autres ténors du mouvement anti-troisième mandat d’Alpha Condé.

Dans les débats, la défense a estimé que les droits des prévenus ont été entravés, précisant que les enquêteurs ignoraient le motif des interpellations d’Abdourahamane Sanoh et Cie.

 

‘’Nos lois interdisent l’interpellation arbitraire. Nos clients ont été interpellés sans réquisition préliminaires’’, a soulevé Maitre Pépé Antoine Lamah, l’un des avocats de la défense, dénonçant des vices de procédure.

‘’Nous demandons le renvoi à une nouvelle audience à laquelle nous serons prêts à nous défendre’’, a formulé l’homme en robe noire qui a tenu à préciser que tout au long du procès qui s’est déroulé en première instance au tribunal de Dixinn, ‘’il n’a été question d’attroupement armé. Les droits d’un procès équitable n’ont pas été respectés’’.

Pour Maitre Mohamed Traoré de la défense, ‘’toutes les conditions sont réunies pour que les prévenus puissent rentrer à domicile. Je ne vois où nos clients peuvent aller et laisser ce procès’’.

Le ministère public n’a trouvé aucun inconvénient à la requête des avocats de la défense. ‘’Nous ne sommes pas là seulement pour punir. Qu’il plaise à la cour d’accepter cette mise en liberté de ces pères de famille’’, a indiqué Alhassane Baldé, procureur général près la cour d’appel de Conakry.

‘’Conscient qu’il faut qu’il y ait la paix dans ce pays, monsieur le président, acceptez de mettre en liberté ces prévenus pour qu’ils puissent dormir tranquillement chez eux’’, a plaidé le magistrat.

Le président de la cour, Elhadj Mangadouba Sow, après avoir écouté les deux parties, a pris une décision de mise en liberté provisoire des prévenus. ‘’Nous avons pris la décision en âme et conscience. Force doit rester à la loi’’, a déclaré le juge, avant de conclure : ‘’Quels que soient le bord politique, la religion, nous avons la patrie en commun. Nous devons donc préserver la paix’’.

 

 

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
Le 28 novembre 2019

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