En Guinée, le 2 février 2019, les autorités sanitaires ont notifié un cas, biologiquement confirmé, de fièvre de Lassa chez un homme âgé de 35 ans dans la ville centrale de Mamou, à environ 260 kilomètres de Conakry la capitale du pays.

L'origine de la contamination n'a pas été précisée. Deux cas suspects ont été exclus dans la préfecture de Kissidougou d'où était originaire le cas confirmé. Plus d'une centaine de contacts ont été identifiés et suivis.

A ce jour aucun autre cas de fièvre de Lassa n'a été notifié.
La fièvre de Lassa est rarement signalés en Guinée, un cas avait été signalé en février 2018 chez une personne décédée au Libéria mais infectée en Guinée.

Rappels sur la fièvre hémorragique de Lassa

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénavirus, le virus Lassa, d'origine animale et dont le réservoir est un rongeur (Mastomys). Le virus est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest où des flambées épidémiques surviennent régulièrement et touchent de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent. La transmission à l'homme se fait par contacts avec des produits alimentaires ou domestiques contaminés par les excréments de l'hôte réservoir, inhalation d'aérosols de poussières contaminées par les excrétas des rongeurs ou par contacts inter-humains.

Le tableau clinique de la fièvre de Lassa est variable, depuis l'infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l'infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s'aggravent ensuite, avec l'apparition d'œdèmes, de signes hémorragiques, d'épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d'encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique.

La fièvre de Lassa est d'une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.

La ribavirine (médicament anti viral) a été utilisée avec succès chez les patients atteints de fièvre de Lassa.

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique responsable d'une morbidité et d'une mortalité importantes.

Conseils de l'Organisation mondiale de la santé

La prévention de la fièvre de Lassa repose sur la promotion d'une bonne "hygiène communautaire" pour décourager les rongeurs d'entrer dans les foyers. Dans les milieux de soins de santé, le personnel doit toujours appliquer des précautions de prévention et de contrôle des infections habituelles lorsqu'il prend soin des patients, quel que soit leur diagnostic présumé.

Dans de rares occasions, les voyageurs des régions où la fièvre de Lassa est endémique exportent la maladie vers d'autres pays. Bien que d'autres infections tropicales soient beaucoup plus fréquentes, le diagnostic de fièvre de Lassa devrait être envisagé chez des patients fébriles qui retournent d'Afrique de l'Ouest, surtout s'ils ont eu des expositions dans des zones rurales ou des hôpitaux dans des pays où la fièvre de Lassa est connue pour être endémique. Les travailleurs de la santé qui voient un patient soupçonné d'avoir une fièvre de Lassa devraient immédiatement contacter les experts locaux et nationaux pour obtenir des conseils et organiser des tests de laboratoire.

Les voyageurs des régions où la fièvre de Lassa est endémique peuvent exporter la maladie vers d'autres pays, bien que cela arrive rarement. 

Le diagnostic de la fièvre de Lassa devrait être pris en compte chez les patients fébriles revenant d'Afrique de l'Ouest, en particulier s'ils ont séjourné dans des zones rurales ou dans des hôpitaux dans des pays où la fièvre de Lassa est endémique. Les professionnels de la santé qui consultent un patient soupçonné d'avoir la fièvre de Lassa devraient immédiatement contacter des experts locaux et nationaux pour obtenir des conseils et organiser des tests de laboratoire.

Source : Promed.


Référence principale : www.promedmail.org - Auteur : Jacques MORVAN
 Le 5 février 2019

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