Le tribunal de commerce de Marseille a confié jeudi au groupe de logistique implanté en Guinée United Mining Supply (UMS), seul en lice, l'avenir de l'usine Alteo, leader mondial de l'alumine de spécialité basée dans les Bouches-du-Rhône.

Seul candidat encore intéressé par l'entreprise lors de la dernière audience le 8 décembre, UMS avait déposé un plan de continuation de l'usine de Gardanne, placée en redressement judiciaire il y a plus d'un an à la suite d'une baisse des commandes et d'une crise du marché mondial de l'aluminium.

"Le soutien financier de la société UMSI (son nom juridique, NDLR) en sa qualité de nouvel actionnaire de la SAS Alteo Holding devrait permettre à la SAS Alteo Gardanne de dégager une capacité d'autofinancement suffisante pour lui permettre de faire face aux engagement prévus par le plan" de poursuite, écrit le tribunal dans sa décision consultée par l'AFP.

Dans son offre, UMS, propriété de l'homme d'affaires franco-libano-guinéen Fadi Wazni, prévoit de reprendre une partie de la dette d'Alteo, et, au terme d'une transition de 12 à 18 mois, l'arrêt de l'importation de bauxite, matière première utilisée pour la fabrication de l'alumine entrant dans la composition des écrans de smartphones et employée dans l'industrie automobile aussi.

Il n'importerait plus que de la poudre brute d'alumine qu'il raffinerait sur place, s'épargnant ainsi de devoir stocker les résidus de bauxite, pointés du doigt par des habitants et défenseurs de l'environnement.

Cette évolution aboutirait à la suppression de 98 emplois sur 500 --en essayant de se rapprocher le plus possible de zéro-- principalement centrés sur la transformation de la bauxite.

L'usine génère également plus de 400 emplois indirects, ce qui en fait un des plus gros employeurs de la zone d'Aix-en-Provence.

La bauxite, une roche importée notamment de Guinée, est au coeur de la discorde entre certains habitants de la commune voisine de Bouc-Bel-Air et l'usine. Après raffinage, les résidus du minerai rouge, quelque 300.000 tonnes par an, sont entreposés à ciel ouvert sur le site de Mange-Garri, au grand dam des riverains qui déplorent notamment l'envol des poussières et redoutent la pollution des nappes phréatiques.

Durant des années, l'usine a aussi rejeté ses boues rouges dans la Méditerranée avant de traiter ses rejets liquides.

Avec ce plan de continuation déposé par UMS, Rio Tinto a annoncé qu'il conserverait "la garantie environnementale" en s'engageant à dépolluer le site même s'il n'en était plus propriétaire, comme il l'avait conclu lors du rachat par HIG huit ans auparavant. Cette dépollution coûterait 20 à 30 millions d'euros dans l'immédiat, selon Alain Moscatello, administrateur d'UMS.

infodurable.fr
Le 7 janvier 2021

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