Un porte-parole militaire au Mali a confirmé que des coups de feu ont été tirés à l'intérieur d'une base militaire près de la capitale, Bamako.

De hauts responsables clés seraient "arrêtés"

Le ministre malien des affaires étrangères, le président de l'Assemblée nationale, le ministre des Finances seraient arrêtés selon plusieursTiebile Drame, aurait été arrêté au milieu d'une mutinerie en cours dans la périphérie de la capitale Bamako, rapporte plusieurs médias maliens.

"Tiebile Drame, le chef de la diplomatie malienne, ministre des affaires étrangères, aurait été arrêté par des mutins", écrit le Journal du Mali.

On ne sait toujours pas qui est derrière la mutinerie de Kati. Cependant des médias locaux citent deux colonels de l'armée malienne, Sadama Camara et Malick Diaw, comme étant les chefs de la mutinerie.

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D'autres allégations portent sur l'arrestation du président de l'Assemblée nationale récemment nommé, Moussa Timbine, et l'"enlèvement" du ministre des Finances, Abdoulaye Daffe .

"Le ministre de l'économie et des finances, Abdoulaye Daffe, a été enlevé mardi [18 août] dans la matinée à son bureau. L'enlèvement a été effectué par des hommes armés vers 8 heures du matin", indique Maliweb.

La CEDEAO appelle les militaires "à regagner sans délai les casernes"

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest dénonce la "mutinerie" en cours à Bamako. Elle appelle les militaires maliens à "regagner sans délai leurs casernes".

La Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) "rappelle sa ferme opposition à tout changement politique anticonstitutionnel et invite les militaires à demeurer dans une posture républicaine", indique l'organisation dans un communiqué.

La CEDEAO "condamne vigoureusement la tentative en cours et prendra toutes les mesures et actions nécessaires à la restauration de l'ordre constitutionnel".

L'envoyé spécial des Etats-Unis au Sahel opposé à "tout changement extraconstitutionnel"

J. Peter Pham, l'envoyé spécial des États-Unis pour le Sahel, a déclaré sur Twitter que Washington "s'oppose à tout changement extraconstitutionnel de gouvernement".

Ces évènements surviennent au moment où le président Ibrahim Boubacar Keïta est soumis à une pression accrue. Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques du Mali (M5-RFP), qui mène depuis juin la plus importante contestation du pouvoir depuis le coup d'Etat de 2012, réclame sa démission et initie des manifestations cycliques pour son départ.

C'est une coalition hétéroclite de guides religieux, d'opposants politiques, de membres de la société civile et de syndicalistes.

Ses membres dénoncent "la gestion de la crise économique, la corruption présumée notamment celle de la classe dirigeante et l'échec de la résolution d'un conflit jihadiste de longue date".

Ilsont refusé jeudi dernier une rencontre avec le président Keïta proposée par le médiateur des Etats ouest-africains, l'ex-président nigérian Goodluck Jonathan. Ils fixent notamment comme préalable la fin de la "répression" contre ses militants.

Le weekend du 10 juillet, une manifestation à l'appel du Mouvement du 5 juin a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers.

L'opposition évoque un bilan de 23 morts et plus de 150 blessés. Le Premier ministre, Boubou Cissé, a parlé de 11 morts et l'ONU de 14 manifestants tués.

L'Ambassade de France recommande à ses ressortissants de rester chez-eux

L’ambassade de France à Bamako« recommande instamment »à ses ressortissants de rester chez eux.

Pour sa part, l'ambassade norvégienne soutient avoir reçu des informations selon lesquelles des troupes sont en route vers la capitale.

Un porte-parole militaire au Mali a confirmé que des coups de feu ont été tirés à l'intérieur d'une base militaire près de la capitale, Bamako. La situation reste confuse au moment où la télévision nationale (ORTM) a été évacué.

"Ce matin, des militaires en colère ont pris les armes au camp de Kati et ont tiré en l'air. Ils étaient nombreux et très nerveux", a déclaré à l'AFP un médecin de l'hôpital de Kati.

"Nous suivons attentivement la situation. La hiérarchie militaire est entrée en contact avec les troupes, on fera une déclaration officielle dans la journée", a déclaré à l'AFP une source au ministère de la Défense, qui s'est refusée à parler de "mutinerie".

Les résidents locaux et les sources de sécurité ont déclaré à l'agence Reuters qu'il y avait eu des coups de feu à la base militaire de Kati, à environ 15 km de Bamako, où une mutinerie en 2012 a conduit à un coup d'État dans le pays.

Lu sur BBC
Le 18 août 2020

 

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