Camp de migrants de Stalingrad : en Guinée, j'étais persécuté. Ma vie était en danger

En début d’année, j’étais encore taxi en Guinée. Mais j’ai décidé de quitter mon pays pour Paris quand j’ai vu que ma vie était vraiment en danger.

 

En tant que Peul, j’étais persécuté

 

Appartenant à l’ethnie des Peuls de Conakry, je suis persécuté par les Malinkés, qui sont au pouvoir. Notre président, Alpha Condé fait partie de cette ethnie.

 

J’ai déjà été arrêté lors d’une manifestation de l’opposition, à laquelle je participais, et j’ai été emprisonné pendant un mois. Plusieurs de mes amis sont encore détenus par le gouvernement aujourd’hui et un membre de ma famille a été tué par balle lors d’un rassemblement.

 

En Guinée, je n’avais pas d’avenir, puisqu’il n’y a pas de travail et que je survivais uniquement grâce au taxi que mon frère voulait bien me prêter parfois pour faire quelques courses. Mais j’avais aussi et surtout peur pour ma sécurité.

 

Mali, Maroc, Espagne… Paris

 

Il y a trois mois, j’ai décidé de quitter mon pays, seul.

 

Je suis d’abord allé au Mali en voiture, accompagné d’autres Guinéens, de Maliens et d’Ivoiriens, puis en Algérie et au Maroc.

 

Du Maroc, j’ai pris une pirogue de nuit, avec une quarantaine de personnes, pour rejoindre l’Espagne.

 

Un grand bateau nous a ensuite interceptés, et nous a amenés jusqu’à Malaga, où nous avons obtenu l’aide d’une ONG, qui nous a conduit jusqu’à Madrid. De là-bas, nous avons demandé à venir en France en bus. Celui-ci nous a déposés à porte Maillot, et je me suis ainsi retrouvé à Stalingrad.

 

J’ai étudié le français à l’école

 

Cela fait maintenant un mois que je suis à Paris, où j’ai fait une demande d’asile. Nous dormons dans la rue, dans le froid, nous ne pouvons pas nous laver tous les jours, ce n’est pas humain. 

 

Nous avons très peur de la police. Quand les forces de l’ordre arrivent, nous fuyons de peur d’être arrêtés, car sans papiers.

 

Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans ces conditions, mais je ne veux pas quitter Paris. En Guinée, j’ai eu la chance d’étudier le français jusqu’au collègue et j’espère que cela pourra me servir ici, afin que, peut-être, ma famille puisse me rejoindre un jour.

 

 

Propos recueillis par Rozenn Le Carboulec.
http://leplus.nouvelobs.com/
Le 6 novembre 2016

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Commentaires: 1
  • #1

    SEVY BANY (mardi, 08 novembre 2016 03:07)

    Vous pensez que ce menteur raconte la verite . Tous ces enfants ont commence a quitter l'afrique depuis des dizaines d'annees pour aller vivre en europe. Donc tous les presidents qui ont gouverne la guinee ont ete des ennemis des peuls? C'est un peuple ,qui depuis des milliers d;annees ont toujours quitte de pays en pays. Ils sont ders gens venus en afrique et ne veulent jamais rester tyranquile.
    Ils pensent tous que le bonheur du monde se trouve en france. Certais ont quitte hier hier la russie pour se trouvner en guinee parcequ'ils ont compris vivre en guinee vaut mieux cent fois qu'en europe.
    Persobbe n'est contre les peuls ni contre les soussou ou contre les malinke e fortestiers en guinee. Tout simplement pour immigrer en europe. Menteurs en puissance,