Un tirage au sort pour remplacer trois conseillers à la Cour constitutionnelle de Guinée a failli se terminer en pugilat entre les membres de la cour. Des conseillers qui ne veulent pas se soumettre à cet exercice constitutionnel s'en sont pris au président de l'institution, annonçant même sa destitution.

Les spécialistes et commentateurs politiques estiment que les ennuis de Kèlèfa Sall, le président de la Cour, ont commencé lors de l’investiture du président Alpha Condéen décembre 2015 et son fameux discours dont voici un extrait: « Monsieur le président de la république, gardez-vous de succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes, car si le peuple de Guinée vous a donné et renouvelé sa confiance, il demeure cependant légitimement vigilant », avait-il lancé.

Pour l’ancien ministre de la Justice Salifou Sylla, professeur de droit constitutionnel, cette volonté mécanique d’écarter le président de la Cour constitutionnelle est dictée par une velléité de s’accrocher à des postes dans ce pays. « Je voudrais qu’on me communique les textes qui leur permettent de destituer le président de la Cour constitutionnelle. L’interprétation que je donne de tout çà, le fondement de toute cette histoire n’est pas essentiellement juridique. Ce qui arrive, c’est cette velléité de s’accrocher aux postes dans ce pays », estime-t-il.

Le président de la Cour est élu pour un mandat de neuf ans non renouvelable. Au contraire, les conseillers eux sont élus pour trois ans et doivent être remplacés par un renouvellement par tiers afin de permettre de conserver la mémoire institutionnelle.

 

« La Cour constitutionnelle étant composée de 9 membres, tous n’auront pas la chance de faire neuf ans. Il y en aura seulement 3 qui feront trois ans, 3 autres feront six ans et 3 qui feront neuf ans », explique le juriste Mohamed Camara. Un premier tirage effectué lundi 5 mars pour remplacer 3 d’entre eux a mis le feu aux poudres et fait vaciller la Cour constitutionnelle.

RFI
Le 7 mars 2018

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