• Un jeune Guinéen de 19 ans en apprentissage dans le Nord devait être expulsé.
  • Employé dans une boulangerie de Grande-Synthe, il suit un CAP pour devenir boulanger.
  • Son patron est à l’origine d’une mobilisation citoyenne qui a permis au jeune homme d’obtenir un sursis de trois mois.

Quelques mois de sursis et peut-être davantage. Maya Magassouba, 19 ans, originaire de Guinée faisait l’objet d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) délivrée par le sous-préfet de Dunkerque, dans le Nord. Une forte mobilisation citoyenne, initiée par son maître d’apprentissage en boulangerie, a permis au jeune homme d’obtenir une autorisation provisoire de séjour de trois mois.

Maya Magassouba a quitté son pays en 2017 après que ça mère a disparu lors de conflits ethniques. Battu régulièrement pas son père et son frère, rien ne le retenait en Guinée Conakry. Mineur lorsqu’il a débarqué en France, il a été pris en charge par l’aide sociale à l’enfance et placé dans un foyer à Dunkerque. Attiré par le métier de boulanger, il a cherché et trouvé, tant bien que mal, un contrat d’apprentissage. C’est ainsi qu’il est arrivé chez Salem Khalfat, boulanger à grande Synthe.

Un jeune homme « courageux et très travailleur »

Ce dernier le décrit comme un jeune homme « courageux et très travailleur » qui « n’a jamais compté ses heures ». Bien noté en pratique, c’est néanmoins les épreuves théoriques qui ont empêché Maya de décrocher son CAP en 2020. Désormais majeur, il a été rattrapé par l’administration qui lui a délivré un billet retour pour la Guinée Conakry. « Il s’est réinscrit pour réussir en 2021. Au terme de son contrat d’apprentissage, je veux l’embaucher en CDI parce que c’est un bon ouvrier », plaide son patron.
Soutenu par plusieurs associations, le boulanger a mis en ligne une pétition qui a recueilli plus de 22.000 signatures et entamé des démarches pour que son apprenti ne soit pas expulsé. Jeudi, la bonne nouvelle est tombée : le préfet accorde au jeune homme une autorisation provisoire de séjour de trois mois. « La délivrance d’un titre de séjour de plus longue durée viendra au terme de ces trois mois. Nous devons rester vigilants et actifs pour que les engagements […] soient tenus », ont déclaré dans un communiqué commun les associations, notamment la LDH Dunkerque, le MRAP et Attac Flandre.

20minutes.fr
L
e 23 avril 2021

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