Le président du Niger Mahamadou Issoufou et le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, ont salué mardi à Niamey le succès de la lutte conjointe contre l'immigration clandestine avec la chute drastique du flux de migrants vers l'Europe depuis 2016.

"La collaboration conjointe avec le Niger a porté ses fruits (...) le nombre de migrants qui passent par le Niger a énormément baissé. L'Italie a réussi à réduire les débarquements (de clandestins) de 80%, voire plus, en 2018", s'est félicité Giuseppe Conte.

M. Conte a "rendu hommage" à son homologue nigérien "pour les (bons) résultats" obtenus depuis deux ans contre "les trafiquants de vies humaines" et "le terrorisme".

"Le plan de lutte contre la migration soutenu par l'Union européenne (UE) a donné d'excellents résultats : le flux de migrants qui passent par le Niger s'est réduit de 100 à 150.000 migrants par an avant 2016 (et) à entre 5 et 10.000 migrants par an aujourd'hui", a précisé le président nigérien lors d'une conférence de presse conjointe.

MM. Issoufou et Conte ont affirmé leur "détermination à juguler le flux migratoire, notamment au Niger par où transitent environ 90% des migrants d'Afrique de l'Ouest pour gagner la Libye et l'Europe, selon les statistiques européennes.

Giuseppe Conte a exhorté les Européens à accroître leurs financements en Afrique en investissant également dans les projets de développement contre "la pauvreté" qui est "une des causes profondes de la migration".

M. Issoufou a appelé l'Europe à "accélérer" la mise à la disposition de son pays des "ressources" promises "afin de poursuivre son plan" anti-migration illégale. Il a plaidé pour "une industrialisation de l'Afrique" et prévenu que ce continent, en pleine croissance démographique, "continuerait à être un réservoir de migrants" si l'Occident "continue" de le considérer comme "un simple réservoir de matières premières".

M. Issoufou a demandé à l'Italie de "renforcer sa coopération" sécuritaire dans le domaine de "la formation" et de la fourniture en "équipements" de son armée, confrontée depuis des années à des incursions jihadistes meurtrières.

L'Italie, qui a ouvert une ambassade en 2018 à Niamey, a également décidé d'envoyer des soldats au Niger. Autour du Niger, le Mali, la Libye et le Nigeria sont tous confrontés à des groupes armés islamistes. Un prêtre italien, Pier Luigi Maccalli, enlevé en septembre au Niger, près de la frontière avec le Burkina Faso, n'a toujours été retrouvé.

AFP
Le 16 janvier 2019

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