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Donald Trump a autorisé lundi l'administration américaine à opérer le processus de transition pour le président élu Joe Biden, lui donnant accès à des fonds et des compte-rendus, alors même que le président sortant a promis de continuer à contester les résultats de l'élection présidentielle du 3 novembre.

L'actuel locataire républicain de la Maison blanche dénonce sans preuve une vaste fraude électorale. S'il ne reconnaît toujours pas la victoire de son rival démocrate, l'annonce effectuée lundi constitue jusqu'à présent ce qui se rapproche le plus d'un aveu de défaite.

Les démarches juridiques de la campagne Trump pour inverser les résultats dans des Etats clés ont presque toutes échoué, et un nombre croissant de républicains ont exhorté le président sortant à permettre que la transition débute.

Les services généraux de l'administration américaine (GSA) ont fait savoir lundi à Joe Biden qu'il pouvait formellement débuter le processus de transition. Dans une lettre, la directrice des GSA, Emily Murphy, a déclaré que le président élu et son équipe avaient désormais accès à des ressources qui étaient jusque-là refusées du fait de procédures juridiques contestant les résultats du scrutin.

Cette annonce est intervenue après que le Michigan a certifié dans la journée les résultats donnant Joe Biden vainqueur dans cet Etat crucial, un revers pour la campagne Trump dans ses efforts pour inverser l'issue du scrutin - des efforts qui apparaissent de plus en plus vains.

Joe Biden est crédité de 306 grands électeurs, soit un nombre nettement supérieur à la majorité de 270 voix au Collège électoral nécessaire pour être désigné président; Donald Trump en a obtenu 232. Le démocrate devance aussi le républicain dans le vote populaire à l'échelle nationale, avec plus de 6 millions de suffrages supplémentaires.

Sans attendre des fonds fédéraux ni une concession de Donald Trump, l'ancien vice-président de Barack Obama a commencé à composer son équipe gouvernementale, notamment en matière de diplomatie.

 

Pour l"intérêt supérieur" du pays

Depuis que Joe Biden a été donné vainqueur le 7 novembre de l'élection présidentielle, les démocrates ont accusé Donald Trump de nuire à la démocratie américaine en refusant d'accepter les résultats.

Donald Trump et ses conseillers ont déclaré que la bataille juridique n'était pas terminée, mais l'annonce du président sortant sur Twitter est un signe que la Maison blanche reconnaît qu'il était temps de tourner la page.

"Notre affaire continue fermement, nous allons continuer de nous battre, et j'ai confiance que nous allons l'emporter ! Néanmoins, dans l'intérêt supérieur de notre pays, je recommande qu'Emily et son équipe fassent le nécessaire en ce qui concerne les protocoles initiaux, et j'ai dit à mon équipe de faire de même", a écrit Donald Trump sur le réseau social.

Un conseiller du président républicain a fait savoir qu'il ne s'agissait pas d'un aveu de défaite.

L'équipe de transition de Joe Biden a déclaré dans un communiqué qu'elle débuterait les réunions avec des représentants du gouvernement fédéral afin de discuter de la lutte contre la crise sanitaire et de questions de sécurité nationale.

Deux représentants de l'administration Trump ont déclaré à Reuters que les équipes de Biden pourraient entamer les contacts dès ce mardi.

Un premier pas...

"C'est probablement ce qui se rapproche le plus d'une concession de la part du président Trump", a déclaré le chef de file de la minorité démocrate du Sénat, Chuck Schumer.

Le feu vert des GSA était nécessaire pour que l'équipe de Joe Biden puisse disposer de fonds et d'accès fédéraux d'ici à son investiture le 20 janvier prochain. Le président élu et la vice-présidente élue Kamala Harris devraient ainsi recevoir les compte-rendus de sécurité nationale transmis à Donald Trump.

Les GSA avaient fait savoir plus tôt ce mois-ci qu'Emily Murphy, nommée par Donald Trump en 2017, approuverait formellement le début de la transition lorsque le vainqueur de l'élection présidentielle serait clair.

La    loi de 1963 sur la transition présidentielle ("Presidential Transition Act") ne fixe pas précisément aux GSA une date butoir pour agir. Cependant, les GSA engagent traditionnellement la transition dès que les principaux groupes de presse américains déclarent un vainqueur.

l'independant.fr
Le 24 novembre 2020

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