Mohamed Touré, fils du premier président guinéen, Ahmed Sekou Touré, resté célèbre pour avoir dit « non » au général de Gaulle, a été inculpé aux États-Unis avec son épouse, Denise Cros-Touré, pour travail forcé. Ils sont passibles d'une peine de 20 ans de prison.

Alors que l’on célèbre le 170ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France et dans ses colonies, le 27 avril 1848, Mohamed Touré, secrétaire général Parti démocratique de Guinée, section guinéenne du Rassemblement démocratique africain (PDG-RDA), fondé par son illustre géniteur, est dans le viseur de la justice américaine pour travail forcé.

Esclave domestique

Selon une enquête des services de sécurité du Département d’État américain, les Touré auraient fait venir la jeune femme de Guinée à l’âge de 5 ans, en l’an 2000, et lui auraient confisqué son passeport.  La victime, dont l’identité n’a pas été révélée, a réussi à s’échapper en août 2016 du domicile du couple à Southlake, au Texas, grâce à l’aide de voisins, après 16 ans passés en captivité.

Non-scolarisée, elle était en situation irrégulière, son visa ayant expiré. Transformée en esclave domestique, elle devait faire le ménage et s’occuper des enfants du couple, accusé de lui avoir fait subir des violences physiques et psychologiques, selon le ministère de la justice.

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20 ans de prison encourus

Selon les éléments de la plainte, la victime était contrainte de dormir à même le sol et ne bénéficiait pas de soins médicaux. En seize ans, elle aurait bénéficié d’une unique visite chez un médecin. À certaines occasions, alors qu’elle ne parlait pas anglais, elle était chassée du domicile du couple sans argent ou papiers d’identité.

Retrouvée errante dans un parc, le souffre-douleur avait ramené au logement des Touré par la police qui pensait à une fugue. L’épouse de Mohamed Touré aurait été particulièrement violente envers la victime, n’hésitant pas à la battre au moyen de ceintures ou de câbles électriques, allant même, une fois, jusqu’à lui arracher violemment sa boucle d’oreille, provoquant une blessure au lobe. Le couple Touré pourrait écoper d’une peine de 20 ans de prison.

Jeune Afrique
Le 27 avril 2018

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