Une semaine après sa démission de la présidence de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire, Guillaume Soro a lancé vendredi un nouveau mouvement baptisé "Comité politique", à moins de deux ans de la prochaine élection présidentielle.

Lors d'une conférence de presse organisée dans son immense et luxueuse résidence d'un quartier chic d'Abidjan, l'ancien chef de la rébellion (2002-2010) a expliqué que ce Comité politique n'était pas un parti mais un "outil", censé "mener des réflexions sur les grandes questions d'intérêt national". Il a refusé de préciser s'il nourrissait des ambitions présidentielles - que lui prêtent les analystes -.

"Je rends le tabouret pour chercher le fauteuil" avait déclaré M. Soro après son éviction du perchoir de l'Assemblée, renforçant les spéculations.

Homme clé de la scène politique ivoirienne depuis vingt ans, Guillaume Soro, 46 ans, donnait sa première conférence de presse depuis des années, dans laquelle il s'en est tenu à une communication sibylline.

Interrogé sur sa position idéologique et celle du Comité politique, M. Soro a paru embarrassé et a longtemps hésité avant de répondre : "je suis un démocrate".

Leader d'un puissant syndicat étudiant à la fin des années 1990 et proche du Front Populaire ivoirien de Laurent Gbagbo, classé à gauche, M. Soro a ensuite été successivement allié au Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), conservateur, puis au Rassemblement des républicains (RDR), de l'actuel président Alassane Ouattara, libéral. Il était d'ailleurs un vice-président du RDR jusqu'en janvier.

M. Soro a en tout cas réfuté l'étiquette de "marxiste" que lui a assignée M. Ouattara lors d'une récente interview. Guillaume Soro ayant refusé d'intégrer le nouveau parti présidentiel, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), créé en janvier à la place du RDR, il a été poussé à la démission de la présidence de l'Assemblée par M. Ouattara.

Interrogé sur ses relations avec l'ex-président Laurent Gbagbo, acquitté en janvier par la Cour pénale internationale de l'accusation de crimes contre l'humanité, M. Soro s'est dit prêt à le rencontrer.

"Si le président Laurent Gbagbo le désire, et j'en ai déjà fait l'appel, je le rencontrerai", a-t-il déclaré.

AFP
Le 16 février 2019

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