Un "comité Abakar" s'est constitué à Audincourt, six semaines après l'expulsion du jeune guinéen de 20 ans. Après avoir veillé à sa prise en charge d'abord en Guinée puis au Sénégal, ce comité bataille pour son retour à Montbéliard. Une lettre en ce sens est adressée au préfet du Doubs.

 

Dans "le Retour sur Info" ce matin, nous avons souhaité prendre des nouvelles d'Abakar, ce jeune guinéen de 20 ans, expulsé de France, il y a six semaines, le 1er avril dernier.

Le garçon de 20 ans, vivait dans le Pays de Montbéliard depuis l'âge de 14 ans, où il avait été accueilli comme mineur isolé.  Après une scolarité exemplaire, (CAP cuisine en poche et CAP vente en cours au lycée Nelson Mandela à Audincourt), il disposait d'une promesse d'embauche. Mais début février, il est placé en centre de rétention à Metz. Et deux mois plus tard, il est expulsé en avion, direction Conarkry.

Abakar, accueilli au Sénégal, à une heure et demi de bus de Dakar
Abakar, accueilli au Sénégal, à une heure et demi de bus de Dakar Comité Abakar

"C'est comme si c'était ton gosse qu'on envoyait au bout du monde, comme ça brutalement" s'exclame sa maîtresse de stage, Edwige Petrequin, la patronne de l’hôtel du Jura à Audincourt qui a accueilli Abakar en apprentissage pendant plusieurs semaines. Elle l'avait accompagné à la gendarmerie de Bethoncourt ce 1er février pour y pointer comme chaque semaine. "Un gendarme m'a dit : on va l'emmener. Abakar a appelé au secours. C'est terriblement violent comme truc." 

"Son expulsion a été un moment brutal pour nous tous"

Les soutiens d'Abakar ont activé leurs réseaux pour organiser l'arrivée d'Abakar à Conakry où il ne connait personne. Ils lui ont obtenu et financé l'établissement d'un passeport biométrique. "C'est la preuve que son identité ne pose aucun problème" explique Bruno Lemerle. "Je n'attend qu'une chose : revenir à Montbéliard où je vais pourvoir travailler" nous explique Abakar joint par téléphone au Sénégal où il a trouvé refuge.  

Le "comité Abakar", présidé par Pascal Tozzi, au premier plan
Le "comité Abakar", présidé par Pascal Tozzi, au premier plan © Radio France - Christophe Beck

Aujourd'hui, un "comité Abakar" a été crée afin de poursuivre la mobilisation pour obtenir son retour dans le Pays de Montbéliard. Ce comité vient d'écrire au préfet du Doubs pour lui demander de lever l'IRTF, l'interdiction de retour sur le territoire français prononcée pour deux ans. 

"Avec la réouverture des terrasses, le principal sujet de discussion est la recherche de main d'oeuvre. On cherche des cuisiniers. C'est absurde de se priver des services d'Abakar qui a été formé à Montbéliard, au frais de la France", explique Nadia Barznica, membre du comité Abakar.  

 

Le comité lance aujourd'hui une souscription pour continuer à assurer la prise en charge d'Abakar jusqu'à son retour dans le Pays de Montbéliard. Voici le mail de ce comité : comiteabakar@gmail.com

francebleu.fr
L
e 21 mai 2021

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