La mobilisation autour du poète Mohamed Bangoura, alias Falmarès, a payé. Ce jeune Guinéen, âgé de 19 ans, était menacé d'expulsion, à partir du 21 mai, après un refus de son titre de séjour par la préfecture de la Loire-Atlantique. Son récit et ses textes lui ont apporté de nombreux soutiens, permettant d'obtenir un délai de 6 mois pour régulariser sa situation.

La très forte mobilisation autour du cas du poète guinéen Falmarès aura permis d'obtenir rapidement un sursis de la part de la préfecture de la Loire-Atlantique. Le 23 avril dernier, le jeune homme, âgé de 19 ans, indiquait avoir reçu « une lettre de la préfecture de la Loire-Atlantique me disant de quitter le territoire français dans trente jours ». Il annonçait alors entamer une grève de la faim.

Joëlle et Armel Mandart, des éditions Les Mandarines, sonnent le branle-bas de combat : ils ont découvert le jeune poète et publié deux recueils de ses poèmes, Soulagements (2018) et Soulagements 2 (2020), et ne peuvent se résoudre à le voir expulsé. « J'ai 73 ans. J'ai rêvé d'un monde meilleur. J'ai été militant. Je crois de moins en moins à la politique. Et j'ai honte de notre pays », indique Armel Mandart en évoquant le parcours du jeune poète.

Une pétition est rapidement mise en ligne, pour attirer l'attention de la préfecture : en quelques jours seulement, plus de 4000 signataires partagent l'indignation des éditeurs. Gaspard Norrito, ancien journaliste, monte de son côté un collectif en soutien à l'auteur.

Le parcours de Falmarès ne laisse pas indifférent : outre ses deux recueils, le jeune poète a été nommé « ambassadeur pour la Paix » par l'organisation Le Cercle Universel des Ambassadeurs de la Paix en 2020. Parallèlement à son activité d'auteur, il poursuit sa scolarité, se prépare actuellement pour un bac professionnel et suit par ailleurs une formation pour la préparation d’un BTS de logistique en alternance.

Parti de Guinée à l'âge de 14 ans après la disparition de sa mère, Falmarès a effectué un long périple, passant par le Mali, l'Algérie et la Libye, pour arriver en Italie puis en France, à Paris, en Bretagne et enfin à Nantes.

L'annonce de la préfecture laisse donc 6 mois au jeune poète pour « prouver l'authenticité de son état civil », précise 20 Minutes. « Il y a d’autres Falmarès anonymes », indique néanmoins Gaspard Norrito. « Nous demandons au préfet que les autres OQTF [Obligation de quitter la France] décidées de façon injuste ces derniers temps soient également réexaminées. »

actuallite.com
Le 28 avril 2021

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