En Algérie, Abdelaziz Bouteflika a annoncé que, s'il est élu, il organisera une présidentielle anticipée à laquelle il ne participera pas.

 

ALGÉRIE - Le président algérien Abdelaziz Bouteflika s'est engagé ce dimanche 3 mars, s'il était élu le 18 avril, à ne pas aller au bout de son mandat et à se retirer à l'issue d'une présidentielle anticipée, dont la date serait fixée à l'issue d'une "conférence nationale".

 

Dans une lettre transmise et lue dimanche soir à la télévision nationale, le président Bouteflika a confirmé sa candidature à un 5e mandat le 18 avril, qui a déclenché une contestation de son pouvoir sans précédent depuis son élection à la tête de l'Etat il y a 20 ans.

 

Le dossier de candidature d'Abdelaziz Bouteflika, hospitalisé il y a exactement une semaine en Suisse et dont le retour n'a toujours pas été annoncé, a été déposé par son directeur de campagne, Abdelghani Zaalane, a ajouté l'agence officielle APS.

 

"Si le peuple algérien me renouvelle sa confiance" le 18 avril, "je prends solennellement devant Dieu, et devant le peuple algérien" l'engagement d'organiser "une élection présidentielle anticipée" dont la date sera arrêtée par une "conférence nationale" mise en place après le scrutin, annonce le chef de l'Etat dans sa lettre.

 

"Je m'engage à ne pas être candidat à cette élection qui assurera ma succession dans des conditions incontestables de sérénité, de liberté et de transparence", ajoute Abdelaziz Bouteflika qui dit avoir "écouté et entendu le cri du cœur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes qui m'ont interpellé sur l'avenir de notre patrie".

 

"Apaiser les cœurs et les esprits de mes compatriotes"

 

Ces jeunes "ont exprimé une inquiétude compréhensible face aux incertitudes qui les animent. J'ai le devoir et la volonté d'apaiser les cœurs et les esprits de mes compatriotes" et de répondre à "leur exigence fondamentale (...) le changement du système", poursuit le président algérien, élu pour la première fois en 1999 et réélu sans discontinuer depuis.

 

La "conférence nationale" devra "débattre, élaborer et adopter des réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales, devant constituer le socle du nouveau système", indique Abdelaziz Bouteflika.

 

En annonçant sa candidature, le 10 février, il avait promis dans une lettre-programme l'organisation d'une conférence nationale regroupant "toutes les forces politiques, économiques et sociales de la Nation" et chargée de définir "les réformes et changements nécessaires". Il avait toutefois précisé que c'est lui qui s'occuperait de la concrétisation des conclusions de la conférence.

 

Le HuffPost

 

Le 3 mars 2019

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