Une Nigériane a été secourue au Liban après avoir été mise en vente sur Facebook pour 1 000 dollars, avec son passeport affiché en ligne.

La Nigériane, âgée d’une trentaine d’années et originaire de la ville d’Ibadan (État d’Oyo), dans l’ouest du Nigeria, a été mise en vente sur Facebook, alors qu’elle s’était rendue au Liban pour y travailler. En effet, un Libanais répondant au nom de Wael Jerro a publié le passeport de la victime dans le groupe Facebook « Buy and Sell in Lebanon » [ Acheter et vendre au Liban, en français ], selon les captures d’écran.

« Travailleuse domestique du Nigeria à vendre avec de nouveaux documents légaux. Elle a 30 ans, elle est très active et très propre. Prix : 1 000 dollars », écrit-il en arabe. Le message, qui a suscité la colère de certains internautes, a été, semble-t-il, supprimé par la suite. Un internaute, ayant pris connaissance du message, a contacté la mission nigériane, et a écrit : « Chers amis, venez voir ce que fait cet homme. Vendre cette femme de ménage nigériane pour 1 000 dollars ».

L’incident a suscité l’indignation des médias sociaux, car de nombreux Nigérians ont appelé à l’arrestation du suspect et au sauvetage de Busari. L’homme a été par la suite arrêté. La nouvelle de son arrestation a été annoncée par le président de la Commission des Nigérians de la diaspora (NIDCOM), Abike Dabiri-Erewa qui a tweeté :

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« Dernières nouvelles sur le trafic d’une jeune fille nigériane à vendre sur Facebook par un Libanais ! Le gouvernement libanais vient d’annoncer l’arrestation de M. WAEL JERRO pour poursuivre la vente criminelle d’une jeune fille nigériane. »

La jeune femme est désormais « en sécurité » et son frère au Nigeria a été contacté, a déclaré la Commission des Nigérians de la diaspora (NIDCOM), qui dépend du ministère des Affaires étrangères. Suite à l’arrestation du suspect, une note de la Sûreté générale du Liban a déclaré que ces publicités sont illégales, car elles « relèvent du crime de traite des êtres humains et l’éditeur est passible de poursuites devant les tribunaux ».

Les abus à l’encontre des travailleurs migrants sont répandus dans tout le Liban dans le cadre du système de la kafala, qui lie les travailleurs aux employés et leur donne peu de droits. On estime que deux travailleurs meurent chaque semaine, souvent par suicide ou en tentant de s’échapper. En mars, le corps d’une Ghanéenne de 23 ans a été découvert, quelques jours après qu’elle a lancé un appel à l’aide désespéré à travers des messages sur les médias sociaux. La police enquête pour déterminer s’il s’agit d’un suicide.
« Ce qui est vraiment en cause, c’est le fait qu’au Liban, rien n’arrête le viol et l’abus de cette « marchandise humaine », importée à l’échelle industrielle de certains des pays les plus pauvres du monde », a déclaré un porte-parole de « This is Lebanon », une coalition d’anciennes employées de maison au Liban. « Au lieu de demander que l’homme soit puni, les Libanais devraient se demander pourquoi cet homme s’est senti assez à l’aise pour mettre en vente un autre être humain ».

Parmi les messages récents sur « Acheter et vendre au Liban », qui restent actifs, on trouve des publicités pour des pneus, des clés électroniques pour les automobiles Mercedes et des pots de tabac à shisha aromatisé aux pommes.

  

beninwebtv
Le 25 avril 2020

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