Le référendum constitutionnel et les législatives, initialement prévus le 1er mars, avaient été une première fois reportés de deux semaines, dans un contexte de fortes tensions.
Un haut responsable des élections en Guinée a indiqué, mardi 10 mars, que le référendum constitutionnel et les législatives n’auront pas lieu dimanche, contrairement à ce qu’avait dit le président Alpha Condé.

 

Ce référendum et ces législatives étaient initialement prévus le 1er mars. Le président en avait annoncé le report au dernier moment, dans un contexte de fortes tensions, de vive contestation de la part de l’opposition et de critiques émanant de la communauté internationale. Le président avait déclaré que ce report devait être « de deux semaines ».

 

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La tenue de ces consultations dans un délai aussi court après leur report paraissait improbable. Mais aucun responsable n’avait jusqu’alors déclaré publiquement qu’elles ne se dérouleraient pas le dimanche 15 mars.

 

Des listes électorales contestées

 

« Tout ce que je peux dire, c’est que les élections n’auront pas lieu dimanche », a déclaré à l’AFP le président de la Commission électorale nationale indépendante, Amadou Salifou Kébé. Il a invoqué la mission d’experts annoncée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en Guinée au lendemain des consultations avortées du 1er mars. Ces experts devaient se pencher sur les listes électorales, un des motifs de la contestation.

 

« Nous n’avons pas encore le rapport des experts de la Cédéao », a dit M. Kébé. Donc, pour le moment, la commission n’a « aucun motif » de se réunir pour décider de la tenue du référendum et des législatives le 15 mars, a-t-il dit. L’Organisation internationale de la francophonie (OIF), qui accompagne le processus électoral en Guinée, a jugé « problématiques » près de 2,5 millions de noms d’électeurs figurant sur les listes, avec des doublons et la présence de défunts.

 

La Guinée est en proie depuis mi-octobre à la contestation contre le projet prêté au président Condé de modifier la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat fin 2020. Au moins 31 civils et un gendarme ont été tués. Mardi, des jeunes ont brûlé des pneus sur la chaussée et lancé des pierres sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes à Wanindara, un faubourg de Conakry et fief de l’opposition, selon des témoins.

 

Le Monde avec AFP
Le 11 mars 2020

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