Le Gabon a annoncé jeudi son intention de retirer ses quelques 450 soldats de la mission de l'ONU en Centrafrique, la Minusca, selon un compte-rendu du Conseil des ministres.

"Le ministre (de la Défense) a sollicité l'accord du Conseil des ministres pour le retrait des forces gabonaises de la République centrafricaine eu égard au retour progressif de la paix et de la stabilité dans ce pays frère", dit le texte, indiquant que le Conseil des ministres a instruit aux ministères concernés d'entreprendre les démarches relatives à ce retrait.

Le Gabon, qui dispose de 444 soldats déployés au sein de la Minusca, a participé à la force de l'ONU en Centrafrique depuis son lancement, en 2014.

Lundi, le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, est venu à Libreville discuter de la "coopération bilatérale" entre les deux pays, selon la présidence gabonaise.

"Les Nations unies respectent le choix du gouvernement gabonais et des discussions ont été engagées sur le calendrier du retrait de ce contingent dans des délais raisonnables", a réagi auprès de l'AFP Hervé Verhoosel, directeur de la communication de la mission onusienne, à Bangui.

M. Verhoosel a rappelé que l'engagement des Etats membres dans une opération de maintien de la paix était "un exercice volontaire", et que la contribution gabonaise avait été "très appréciée".

Les soldats gabonais en Centrafrique ont été cités dans des cas d'allégations d'abus sexuels. Fin 2016, le gouvernement gabonais avait annoncé l'ouverture d'enquêtes après l'identification par l'ONU d'une quinzaine de soldats gabonais soupçonnés d'avoir commis des agressions sexuelles en 2014 et 2015.

Depuis son déploiement, la Minusca fait face à une avalanche d'accusations d'agressions sexuelles, qui a déjà entrainé le renvoi de plus de 600 soldats du Congo Brazzaville, en 2017.

En novembre, le Conseil de Sécurité a acté un renforcement de 900 militaires de la Minusca, déjà forte de 12.500 hommes.

Mais, si des négociations ont eu lieu avec plusieurs Etats membres, le Brésil notamment, aucun pays n'a encore annoncé l'envoi de renforts en Centrafrique.

En janvier, une enquête interne de l'ONU avait recommandé un changement de stratégie de la Minusca pour une meilleure protection des civils, dans ce pays embourbé dans un conflit meurtrier depuis 2013.

L’État n'y a de contrôle que sur une maigre partie du territoire national. Les groupes armés s'affrontent dans les provinces pour le contrôle du diamant, de l'or et du bétail, dans l'un des pays les plus miséreux au monde.

AFP
Le 9 mars 2018

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