LONDRES (Reuters) - La police britannique a arrêté mardi matin un homme soupçonné d'avoir voulu commettre un acte terroriste en précipitant sa voiture sur des passants devant le Parlement de Westminster, à Londres, blessant trois personnes dont les jours ne semblent pas en danger.

Le conducteur du véhicule, qui approche la trentaine, a été placé en détention dans un commissariat du sud de Londres, indique la Metropolitan Police dans un communiqué.

Le suspect n'a pas encore été identifié et ne coopère pas avec la police, a précisé le chef de la police antiterroriste, Neil Basu. "Compte tenu de ce qui semble être un acte délibéré, de la méthode et de l'importance symbolique de ce lieu, nous considérons cela comme un événement terroriste", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, la police a souligné que le suspect avait été arrêté pour des délits terroristes. "Il n'y avait personne d'autre dans le véhicule qui est toujours sur place et qui est en train d'être fouillé. Aucune arme n'a été retrouvée à ce stade", ajoute la Met.

La voiture - une Ford Fiesta - a percuté des cyclistes et des piétons avant de s'immobiliser contre une barrière de sécurité sur une rampe d'accès au Parlement, à 07h37 heure locale (06h37 GMT).

Les services ambulanciers de Londres ont annoncé avoir évacué deux personnes vers des hôpitaux. Leurs blessures ne sont pas jugées sérieuses. Une troisième victime, une femme grièvement blessée, a été soignée sur place mais là encore, ses jours ne sont pas en danger.

Un témoin, Jason Williams, a raconté aux journalistes présents sur place que le véhicule avait percuté à grande vitesse une barrière de sécurité fermant une voie d'accès au Parlement. Il a dit avoir eu le sentiment qu'il s'agissait d'un acte délibéré.

"C'est un incident très grave", a-t-il insisté. "J'ai vu des cyclistes blessés, des gens allongés sur la route, environ une dizaine, mais je n'ai pas vu de morts."

 

SIXIÈME ATTENTAT EN 18 MOIS ?

Les chaînes de télévision britanniques ont diffusé les images de policiers pointant leurs armes en direction du véhicule accidenté et d'un homme menotté emmené par des policiers lourdement armés.

Si le mobile terroriste se confirme, il s'agira de la deuxième attaque visant le Parlement en un peu moins de 18 mois, et de la sixième sur le sol britannique sur la même période.

La Première ministre, Theresa May, qui est en congés comme l'ensemble des parlementaires, a témoigné de son soutien aux familles des blessés.

Le gouvernement a fait savoir que son comité d'urgence se réunirait à 13h00 GMT pour examiner la situation.

Au nom de "tous les Londoniens", le maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, a exprimé sur Twitter "la condamnation totale de tous les actes de terrorisme dans notre ville".

"Nouvelle attaque terroriste à Londres", a pour sa part commenté Donald Trump sur Twitter. "Ces animaux sont fous et doivent être traités avec dureté et force !", ajoute le président des Etats-Unis.

En mars 2017, Khalid Masood, un homme de 52 ans, avait tué quatre personnes sur le pont de Westminster avant de poignarder à mort un officier de policier non-armé devant le Parlement. Il avait été abattu sur place.

Cet attentat était le premier d'une série de cinq qui ont eu lieu l'an passé en Grande-Bretagne, où le niveau d'alerte terroriste demeure "sévère", ce qui signifie que le risque d'attaques est considéré comme élevé.

La semaine passée, un jeune homme de 26 ans converti à l'islam a avoué avoir eu le projet de tuer une centaine de personnes en précipitant un camion dans la zone piétonnière d'Oxford Street, l'une des rues les plus commerçantes du centre de Londres fréquentée par les touristes.

 

par Kylie MacLellan et Hannah McKay, Reteurs

(avec Michael Holden, James Davey, Paul Sandle et William Schomberg; Pierre Sérisier pour le service français, édité par Henri-Pierre André).

Le 14 août 2018

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