Des tirs nourris d'armes automatiques ont retenti dimanche matin dans le centre de Conakry, et de nombreux soldats étaient visibles dans les rues selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP. Aucune explication n'était disponible dans un premier temps sur les raisons de cet accès de tension sur la presqu'île de Kaloum, au centre de la capitale guinéenne, où siègent la présidence, les institutions et les bureaux d'affaires. L'accès à la presqu'île est restreint du fait de sa géographie, les forces de sécurité peuvent donc aisément la bloquer.

Des habitants joints au téléphone à Kaloum ont fait état de tirs soutenus. S'exprimant sous le couvert de l'anonymat pour leur sécurité, ils ont dit avoir vu de nombreux soldats intimant aux résidents de rentrer chez eux et de ne pas en sortir. De leur côté, les autorités sont restées silencieuses sur la situation, quelque peu confuse.

Depuis des mois, ce pays d'Afrique de l'Ouest parmi les plus pauvres du monde malgré des ressources minières et hydrologiques considérables est en proie à de profondes crises politique et économique, aggravées par la pandémie de Covid-19. La candidature du président Alpha Condé à un troisième mandat le 18 octobre 2020 a provoqué avant et après l'élection des mois de tensions qui ont causé des dizaines de morts dans un pays coutumier des confrontations politiques sanglantes. L'élection a été précédée et suivie par l'arrestation de dizaines d'opposants.

 

AFP

Le 5 septembre 2021

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