Raffinerie d'or : entre blocage d'Etat et récupération politique

Dans la vaste opération de propagande politique baptisée "Simandou 2040", le CNRD et son gouvernement s'enfoncent dans une nouvelle supercherie. Ils présentent désormais le projet de raffinerie d’or en construction comme un acquis de leur célèbre programme adossé à la transformation du minerai de fer. Cette confusion, ou du moins manipulation soigneusement orchestrée, est factuellement infondée.
La raffinerie en question, située à Conakry, est le fruit d’un appel d’offres international lancé bien avant “Simandou 2040”. Il a été remporté par un consortium international, Nimba Investment LLC et Emirates Minting Factory, toutes deux basées à Dubaï. Le projet a rapidement progressé grâce à l'ambition des Émiratis qui en sont les concepteurs, bailleurs de fonds et réalisateurs, atteignant plus de 95 % d’exécution en quelques mois. Cependant, il a ensuite été bloqué par des groupes d'intérêts privés au sommet de l’État. 
Pourquoi ? Parce que l’État guinéen n’a jamais pris les actes juridiques nécessaires à son aboutissement, notamment la ratification par le Conseil National de la Transition (CNT) et un décret du président de la transition qui devraient officialiser l'opérationnalisation de cette raffinerie. Cela n'a jamais été fait par l’État, malgré les investissements colossaux du partenaire étranger. Un silence administratif qui équivaut à une obstruction volontaire.
Dans le même temps, les autorités de Conakry ont multiplié les pressions selon les promoteurs du projet : retrait de l'appui de la Banque Centrale, campagnes de dénigrement, jusqu’à l’arrestation de Yacoub Sidya. Tout a été mis en œuvre pour briser l’initiative.
Aujourd’hui, ironie cynique, ce même État cherche à se réapproprier un projet qu’il a saboté, en le rattachant artificiellement au programme “Simandou 2040”, pourtant dédié au minerai de fer. L’or n’y a aucune place, ni dans les objectifs ni dans la planification.
Ce tour de passe-passe des autorités guinéennes relève d’une pure opération de désinformation, une tentative grossière de capitaliser politiquement sur un investissement privé, en totale violation de leurs propres engagements.
D'ailleurs, les promoteurs de cette raffinerie, dénommée "Nimba Gold Refinery" (NGR), ne savent rien de "Simandou 2040", qui n'est autre qu'un mirage dont le seul objectif est de perpétuer la transition dans le temps, en dépit de son échec patent.
Cette tentative de récupération révèle deux choses : le déficit de vision économique autonome et la tentation permanente de réécrire les faits pour masquer l’inaction.
Plutôt que de soutenir les projets structurants, les autorités de la transition ont choisi le blocage systémique de la vie nationale, puis la communication et les propagandes pour "parfumer quelque chose de déjà pourri".
Une raffinerie étranglée, un partenaire trahi, une vérité maquillée : c’est le récit d’une transition qui étouffe ses propres chances de souveraineté économique au profit d'intérêts égoïstes.
Maintenant, après plusieurs démarches obscures, souvent sous fond de menace, le gouvernement s'apprête à inaugurer illégalement l'usine dès le 1er juin 2025, en l'absence des propriétaires de la raffinerie. Il reste à savoir comment cela va fonctionner. EMR va-t-il se laisser faire ? Et quel pays ou partenaire accepterait de se lancer sur le marché de l'or qui va sortir d'une raffinerie potentiellement litigieuse ?
Ce cas rappelle tristement les logiques mafieuses qui ont bloqué par le passé des projets d’intérêt national. Des intérêts occultes, parfois logés au cœur même de l’appareil d’État, sacrifient le progrès collectif sur l’autel de la rente et du pouvoir.
𝗘́𝗾𝘂𝗶𝗽𝗲 𝗱'𝗶𝗻𝘃𝗲𝘀𝘁𝗶𝗴𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 :
𝗠𝗮𝗺𝗼𝘂𝗱𝗼𝘂 𝗕𝗮𝗯𝗶𝗹𝗮 𝗞𝗘𝗜̈𝗧𝗔
𝗔𝗯𝗱𝗼𝘂𝗹 𝗟𝗮𝘁𝗶𝗳 𝗗𝗶𝗮𝗹𝗹𝗼
𝗦𝗲́𝗸𝗼𝘂 𝗞𝗼𝘂𝗻𝗱𝗼𝘂𝗻𝗼

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