
À seulement quelques heures du scrutin référendaire du 21 septembre, la commune de Tombolia illustre les dysfonctionnements qui minent l’organisation électorale en Guinée. Entre absence de transparence, listes contradictoires, doublons, querelles administratives et tensions autour des primes, le désordre constaté soulève des doutes sérieux sur la crédibilité du processus.
Jusqu’à présent, la liste officielle des membres des bureaux de vote n’a pas été affichée, laissant de nombreux concernés dans l’incertitude quant à leur affectation. Tous ignorent dans quel centre ou à quel poste ils doivent servir. Plus grave encore, des cas de doublons ont été relevés : certains se retrouvent mentionnés comme présidents ou membres de deux bureaux de vote différents.
La situation est davantage compliquée par l’existence de deux directeurs communaux des élections. Le premier, nommé par décret du président de la transition, a été muté à Dalaba. Son remplaçant, arrivé récemment, dont la procédure de nomination reste floue, a établi une nouvelle liste. Résultat, des personnes initialement retenues par le premier directeur ont été remplacées, tandis que d’autres apparaissent plusieurs fois dans différents bureaux.
Selon des informations recueillies sur place, les présidents et vice-présidents des bureaux de vote seraient directement désignés par le directeur communal, tandis que les autres membres proviendraient des propositions faites par les chefs de quartiers. Ce mélange de canaux a alimenté la confusion et nourri les soupçons de favoritisme.
Ce samedi nuit, une nouvelle liste aurait été mise à la disposition des chefs de quartiers, chargés de contacter individuellement les personnes désignées pour leur communiquer leur poste et leur centre de vote.
Parallèlement, plusieurs personnes inscrites comme membres des bureaux de vote ont pris d’assaut le siège de la commission communale, réclamant le paiement de leur prime de formation de 2 jours dont le montant n'a jamais été communiqué. Un climat de tension qui s’ajoute au désordre administratif et fait planer des doutes sur la sérénité du processus électoral à Tombolia.
Voici donc l’autre visage d’un référendum sous contrôle du CNRD, dont les résultats paraissent déjà planifiés d’avance.
Le nom répété sur ces captures ci-dessous est un exemple.


Mamoudou Babila KEÏTA
Journaliste d'investigation
Éditorialiste - Voix libre en exil
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