Analyses multi-niveaux des déterminants de la féconditémasculine :

« Je suis polygame, mes deux autres femmes ont des enfants. Je suis
fécond »disait Mr. Camara. Il oublie qu’en plus de son âge avancé, il peut être
hypofertile.

Premièrement, toutes les hypofertilités ne sont pas à traiter, notamment les
hypofertilités modérées où il n’y a d’explication connue ou quand la période de
fécondité est brève. Il n’est, dans ce cas, pas nécessaire d’instaurer un
traitement : il suffit souvent d’attendre pour obtenir une grossesse, puisque le
facteur temps est un agent thérapeutique souvent efficace.

Deuxièmement, dans de nombreux cas  (environ 1/3), les causes de l’hypofertilité
sont mixtes. Cela signifie que l’hypofertilité est due à une conjugaison d’une
fertilité moyenne de l’homme avec une fertilité moyenne de la femme. Ainsi
chacune des deux personnes pourrait avoir des enfants si elle était avec un
autre (fertilité moyenne n’étant pas en elle-même causatrice d’hypofertilité),
mais la combinaison des deux fertilités moyennes entraîne l’hypofertilité du
couple.

Troisièmement, un autre facteur essentiel de la fécondité se situe dans la
fréquence des rapports sexuels en relation avec le déroulement du cycle ovarien.
Les médecins conseillent d’avoir au moins 2 rapports sexuels par semaine.
Est-cela  possible pour un polygame ?

Quatrièmement, est-il vrai qu’il existe une notion de compatibilité entre un
homme et une femme pour permettre une fécondation ? Elle n’est pas connue. Par
contre, il a été constaté des couples stériles alors que chaque partenaire
n’était pas stérile (chacun de son côté) et avait procréé avec d’autres
partenaires. Il a été décrit aussi des femmes qui synthétisaient des anticorps
dirigés contre le sperme masculin provoquant ainsi une stérilité. Lors de leur
voyage vers l’ovule dans le corps féminin, les  spermatozoïdes  subissent des
changements de température et d’autres agressions chimiques. Pour résister à ces
conditions, l’ADN est compacté au cours  de la spermatogénèse. Des défauts dans
le processus de compactage sont responsables de nombreux cas d’infertilité
masculine ;  ils ont été mis en évidence notamment par la présence des histones
qui restent dans l’ADN des spermatozoïdes. Comme l’un  des fruits de mes 5 ans
de recherche  au département de gynécologie et  obstétrique de l’Université de
Caroline du Sud, Je me  suis familiarisé avec certaines  méthodes
cytogénétiques : la fertilisation  in situ hybridation (FISH)  du sperme. Un
premier progrès important dans la solution des anomies génétique moléculaire
appelée hybridation in situ du sperme, permettant d’identifier spécifiquement
les gènes endommagés, donc responsables de nombreuses situations d’hypofertilité
et d’infertilité masculine comme le gène CFRT de la mucoviscidose.

Cinquièmement,les anomalies de la glaire cervicale ou du corps utérin sont dues
à des infections, des dysfonctionnements des glandes  endocervicales, ou à des
médicaments utilisés pour des traitements de lésions du corps utérins. La glaire
pour ainsi devenir « hostile », anti-sperme, est très rare. Il en résulterait
d’une déficience des facteurs immunosuppresseurs du sperme. Des anticorps sont
alors retrouvés dans le sang (Kleinpetter A, copyright, 2007-2008). 

Des cliniques équipées des meilleures technologies offrent désormais donc en
Afrique les mêmes garanties de succès qu’ailleurs dans le monde. Pourquoi donc
en Guinée les couples continuent  à voler sous d’autres cieux pour leur
traitement ? Non seulement des tables de réflexion  sur la politique et
programme national de reproduction doivent réunir les hautes autorités,  mais
aussi nous devons élaborer une méthode propre pour l’éducation de la santé
compte tenu de nos civilisations, cultures et traditions à travers cet exemple. 

« J’aimerais savoir si en tant que chrétienne, je peux avoir recours à une
procréation médicamenteuse assistée, sachant que je suis mariée et que mon époux
est stérile, ou dois-je m’en remettre à Dieu pour une  guérison de mon époux ?
Je dois dire que le désir d’un enfant est tellement fort que j’ai peur de faire
une bêtise. Parfois  j’envisage de quitter mon mari, ou de le tromper, alors que
je ne dois pas faire  ces choses. Je suis perdue, aidez moi ».Ce texte
pathétique, a été tiré d’une magasine de santé. Il illustre, si besoin était,
l’état de détresse des couples désireux d’avoir des enfants et qui, pour une
raison ou une autre, sont privés du bonheur d’être PAPA OU MAMAN. Nous
partageons les suggestions  de « Peter T.K. et al ; Automne 2007» suivantes :

1-     Ne pas trop repousser le moment d’avoir des enfants ;
2-     Adopter un mode de vie sain ;
3-     Connaître les risques ;
4-     Procéder à des vérifications sans attendre si possible;
5-     Faire des recherches afin de déterminer quel est le meilleur traitement
pour les  deux partenaires du couple. si  par malheur vous êtes atteint
d’infertilité masculine, ne cédez pas à la panique ni au désespoir. Nombreuses
causes d’infertilité masculine, une fois diagnostiquées, peuvent être traitées
afin d’améliorer vos chances d’avoir des enfants. Le traitement  peut inclure
une médication, une chirurgie  ou un simple changement des habitudes de vie. Une
fois que le profil spermatique a été optimisé, si vous n’arrivez toujours pas à
concevoir un enfant avec votre partenaire, vous pourrez avoir recours à des
technologies de reproduction assistée.
6-     Eduquer les hommes et les encourager à changer de comportement qui les
expose à des risques de maladies sexuellement transmissibles reste une stratégie
sûre. De nombreux comportements résistent aux changements. Là où le recours au
préservatif n’est pas chose courante, où le nombre de partenaires n’est pas en
baisse, et où les hommes sont séparés de leurs familles pendant de longues
périodes, le risques des MST reste élevé. Les travailleurs migrants, les
routiers et les mineurs sont des exemples de groupes d’hommes qui sont souvent
séparés de leur famille parleur travail et qui ont tendance à fréquenter les
prostituées pendant ces intervalles, ce qui les expose à des risques élevés de
contracter une maladie sexuellement transmissible.
 La question qu’on se pose est quand donc la Guinée aura son centre de
technologie de reproduction assistée qui utilise trois techniques pour combattre
l’infertilité du couple ? À savoir, la fécondation in vitro (FIV),
l’insémination artificielle ; et injection intracytoplasmique de spermatozoïdes.
Toutes  ces procédures sont aujourd’hui pratiquées dans des cliniques
spécialisées au Cameroun, au Burkina, en Côte d’Ivoire et au Sénégal notamment,
avec des taux de succès qui n’ont rien à envier à ceux obtenus en Europe ou aux
Etats=Unis.

Pourquoi les patients Guinéens continueraient-ils à s’expatrier pour leur
traitement ? Alors  que les frais de traitement seraient moins chers (payés en
francs Guinéens). Autre point positif : il ne serait plus nécessaire de se
rendre en Europe, ce qui éliminerait d’autant les frais de voyage et séjour,
ainsi que les coûts d’intervention nettement plus élevés qu’en Afrique où les
mêmes résultats sont obtenus.  Les conditions légales d’intervention seraient
nécessaires. La stérilité est une cause majeure de désarroi. Elle peut
nécessiter le choix d’une solution technologique de pointe. Avant d’opter pour
cette dernière, faites avec votre médecin le tour de toutes les causes possibles
pour déterminer si certains changements de votre mode de vie ou autres
modifications  pourraient améliorer vos chances de concevoir. Et par la même
occasion, pourquoi ne pas envisager aussi certaines alternatives naturelles ? En
tout cas pour beaucoup de cas d’infertilité, la médecine traditionnelle a jusque
là, les meilleurs résultats comme la vitamine B6 contenue dans l’épinard, la
banane, le gombo, l’oignon. Le  gingembre permet d’augmenter considérablement la
concentration des spermatozoïdes et leur mobilité. La goyave et autres aliments
contenant la vitamine C traitent la stérilité  causée par diverses anomalies ou
par une agglutination du sperme. Aussi, dira Koplan A.A. (Fraternité matin, Côte
d’Ivoire, 05/01/2006) « le fait de vous soumettre à une analyse ne vous déprécie
pas. Cela ne veut pas dire que vous n’êtes plus un garçon. Vous pouvez faire
l’amour avec un régiment de femmes en une nuit et être parfaitement  infécond.
Ce n’est pas une honte. Allez-vous faire soigner. Aujourd’hui à Abidjan, il ya
une mode : les bébés de retraite. Les papis, papa, c’est très nombreux à
Abidjan ».

L es différentes formations que nous avons faites en Europe, nous ont souvent 
appris que la plus grosse clientèle des hôpitaux et centres spécialisés était
constituée le plus souvent d’africains. On imagine la sélection induite par les
barrières financières et celle de l’obtention de visa, pour comprendre que la
presque totalité des patients souffrant de ces pathologies reste en Afrique où
aucune de recherche et de soins ne peut faire face à leur détresse (Mosso
d’Afrique 24/08/09) .Quand La Procréation Assistée connaîtra le jour a Conakry,
Guinée ?  La réponse nous concerne tous, hommes et femmes du cercle médical et
scientifique Guinéen. Pour réaliser ce programme, nous croyons fermement réussir
à fédérer l’ensemble des chercheurs africains avec l’appui de la communauté 
scientifique internationale pour faire la science en Afrique, moteur essentiel
du développement de toute nation et par delà du bienêtre de chaque citoyen
(Centre de Recherches Interactive et d’Expertise, Abidjan 8/26/2010),

Dans mon prochain article, je ferai une étude rétrospective de mes recherches
dans le domaine de la procréation y compris mes premiers pas dans
l’insémination  artificielle à la maternité de Donka, Conakry.
 
Dr. M. Suanou  Béréte, MPH, PhD, MD, License Education des Infirmiers


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